Le chef de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, Ahmed Jarba, en visite au Qatar, a déclaré mardi à l'AFP qu'un gouvernement syrien en exil devrait être formé dans la deuxième quinzaine d'août.

«Je m'attends à la formation du gouvernement en exil, dix jours après l'Aïd El-Fitr», la fête marquant la fin du ramadan, le mois de jeûne musulman, qui devra être célébrée jeudi ou vendredi, a déclaré M. Jabra, ajoutant que le chef de ce gouvernement serait «choisi par consensus ou par vote parmi plusieurs candidats en lice».

M. Jabra, en tournée dans plusieurs pays, se trouve depuis lundi soir à Doha pour sa première visite au Qatar, l'un des principaux soutiens de la rébellion syrienne sous le règne de l'ex-émir de ce riche pays gazier du Golfe, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani.

Il a indiqué qu'il devait rencontrer le nouvel émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, pour lui demander «une assistance militaire, humanitaire et un soutien politique».

M. Jarba, qui s'était rendu récemment aux États-Unis, a déploré «l'absence d'une décision américaine pour nous livrer des armes sophistiquées». «Mais, a-t-il ajouté, nous persistons dans notre demande d'obtenir des armes sophistiquées, parallèlement au règlement politique souhaité à Genève-2», la conférence de paix proposée par Washington et Moscou.

Il a dans ce contexte réclamé un calendrier pour d'éventuelles négociations dans le cadre de Genève-2, qui devrait réunir des représentants de l'opposition et du régime du président Bachar al-Assad, mais qui a été constamment reportée.

«Pour accepter de participer à Genève-2, il faut clarifier plusieurs questions, dont la position de la Russie», le principal soutien de Bachar al-Assad, «et la négociation avec le régime doit être limitée dans le temps».

L'opposition syrienne s'oppose à ce que Bachar al-Assad joue un rôle dans un futur gouvernement de transition et insiste pour avoir le plein contrôle des forces de sécurité.

Les dirigeants de la Coalition de l'opposition ont appelé vendredi à New York le Conseil de sécurité de l'ONU à exercer davantage de «pression internationale» sur le régime de Bachar al-Assad pour mettre fin au conflit, qui a fait plus de 100 000 morts depuis mars 2011.