Au moins 29 civils, dont 19 enfants, ont été tués par un missile sol-sol tiré par l'armée syrienne dans la ville d'Alep, alors que la troupe continuait de progresser samedi dans un quartier rebelle de Homs, selon une ONG.

«Au moins 29 personnes, dont 19 enfants et quatre femmes, ont été tuées dans le quartier de Bab Nairab par un missile sol-sol lancé vendredi soir par les forces» du régime du président Bachar al-Assad, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'attaque visait, selon l'OSDH, des QG de combattants, dont celui de l'État islamique en Irak et au Levant (jihadistes), à Bab Nairab, un quartier du sud d'Alep, l'ancienne capitale économique du pays ravagée par la guerre.

Mais le missile «s'est abattu à quelques dizaines de mètres de là, sur les maisons de civils», a-t-elle souligné.

«Toute ma famille a été tuée, toute ma famille», a lâché un garçon en pleurant près des décombres, selon une vidéo diffusée par l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales en Syrie.

Les opérations se poursuivaient samedi pour rechercher d'autres victimes sous les décombres, selon des militants antirégime.

En février, des tirs de missiles sol-sol avaient fait 58 morts, dont 36 enfants à Alep, dans le nord du pays, selon l'OSDH.

Entretemps, les combats continuent de faire rage à Homs (centre).

Les forces du régime contrôlent désormais «60 % de Khaldiyé», bastion rebelle et un des plus grands quartiers de la ville de Homs, a indiqué l'OSDH.

Elles se sont également emparées de la mosquée Khaled Ben walid, dans le centre du quartier, selon l'ONG. La télévision officielle, citant une source militaire, a affirmé pour sa part que le régime contrôlait «toute la région de la mosquée».

De violents bombardements au mortier et à l'artillerie ont visé ce quartier depuis l'aube, alors que l'offensive de l'armée dure depuis 28 jours.

«Le régime n'hésite pas à détruire tout immeuble qui se trouve sur son passage et dans lequel il ne peut pas pénétrer», affirme Yazan, un militant sur place.

La prise de Khaldiyé permettrait à l'armée de couper les routes entre ce secteur et les quartiers du Vieux Homs, assiégeant encore un peu plus les insurgés à Homs, troisième ville de Syrie surnommée «capitale de la révolution» par les militants.

Le régime veut rééditer son succès militaire de Qousseir (centre-ouest), bastion rebelle pendant un an et repris en juin avec l'appui déterminant du Hezbollah libanais.

Les rebelles ont eux remporté une victoire stratégique cette semaine en s'emparant de Khan al-assal, dernier bastion des forces du régime dans l'ouest de la province d'Alep. Plus de 150 soldats et supplétifs loyalistes ont été tués dans cette bataille, selon l'OSDH.

Sur le front diplomatique, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doit rencontrer lundi à New York deux envoyés spéciaux qui ont négocié avec le régime Assad un accord pour une enquête sur l'emploi éventuel d'armes chimiques dans le conflit.

M. Ban a indiqué qu'il souhaitait examiner de près l'accord conclu avant d'en divulguer le contenu et de le commenter.

Toujours aux États-Unis, l'agence Polaris images a annoncé que Jonathan Alpeyrie, un de ses photographes libéré mercredi après 81 jours de captivité en Syrie, avait été capturé par une «milice» dans le pays en guerre. Le photographe franco-américain était arrivé le 24 juillet à Paris.

Le conflit en Syrie, qui a fait selon l'ONU plus de 100 000 morts et des millions de réfugiés, a été déclenché par une révolte pacifique en mars 2011 qui s'est ensuite transformée en insurrection armée face à la répression menée par le régime.