L'armée syrienne a lancé samedi une offensive pour tenter de conquérir un des derniers quartiers rebelles de la ville de Homs, tandis que l'opposition réclamait de nouveau aux pays la soutenant une zone d'exclusion aérienne et des frappes ciblées.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), «il y a de violents bombardements et la troupe essaie d'avancer sur Khaldiyé car l'objectif est de contrôler toute la ville», surnommée par les militants la «capitale de révolution».

«L'aviation a effectué plusieurs raids et l'armée utilise toute son artillerie», a précisé cette organisation qui se base sur un large réseau de militants et de médecins.

Le réseau de militants antirégime des Comités locaux de coordination (LCC) a indiqué que «plus de cent obus sont tombés en un quart d'heure sur le quartier».

Un responsable au sein des services de sécurité à Damas a confirmé à l'AFP l'intensité des combats. «Les opérations militaires n'ont jamais cessé à Homs, mais leur rythme augmente selon les priorités».

«L'important, c'est de nettoyer les quartiers de Homs aux mains des terroristes, notamment Khaldiyé, Hamidiyé et la Vieille ville», a-t-il dit, reprenant la terminologie du régime qui assimile les rebelles à des «terroristes». «L'armée avance sur tous les fronts, mais selon des rythmes différents quand il s'agit de rues ou de ruelles».

«Il y a quelques jours, l'armée a repris la région de Qaryatein», au sud-est de la ville de Homs, selon lui.

Selon un militant de Khaldiyé, Yazane Homsi, contacté par l'AFP via Skype, «il s'agit du plus important bombardement depuis mars. L'armée a essayé sans succès d'avancer sur trois axes et a détruit des immeubles».

«En prenant Khaldiyé, elle morcellera les quartiers rebelles. À Khaldiyé, tous les produits de première nécessité, comme le riz et le sucre, manquent. Il reste seulement une centaine de familles, mais il y a beaucoup de rebelles», a-t-il ajouté.

L'armée a repris il y a un an le contrôle de la majorité de Homs, mais essaye depuis de conquérir ces quartiers que les rebelles défendent bec et ongles.

Selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, «l'armée cherche à isoler le sud de la province de Hama et le nord de la province de Homs pour couper la route d'approvisionnement entre les deux provinces».

Estimant que l'offensive sur Homs «menace l'unité de la Syrie», la Coalition nationale de l'opposition a exhorté les pays occidentaux et arabes faisant partie du groupe des «Amis de la Syrie» à prendre «des mesures efficaces et immédiates», notamment «une zone d'exclusion aérienne et des frappes militaires» sur des bases du régime de Bachar al-Assad.

Alors qu'une solution politique s'éloigne chaque jour un peu plus, l'opposition a estimé dans un communiqué que «les discussions sur la tenue d'une conférence» internationale de paix «n'avaient aucun sens».

L'attaque à Homs «met un terme à tous les efforts liés à Genève 2», ajoute la Coalition, faisant référence à un projet russo-américain de conférence de paix.