Près de 200 islamistes du Caucase russe combattent en Syrie aux côtés d'Al-Qaïda, a déclaré jeudi le chef du Service fédéral de sécurité (FSB), Alexandre Bortnikov, cité par les agences de presse russes.

«La Russie est inquiète du fait que près de 200 rebelles de l'«Émirat du Caucase» combattent sous le drapeau d'Al-Qaïda et d'autres structures affiliées», a déclaré M. Bortnikov à la suite d'une réunion avec des responsables des services de sécurité à Kazan, la capitale du Tatarstan (Volga).

L'Émirat du Caucase se veut un «État», autoproclamé en 2007 par le chef rebelle tchétchène Dokou Oumarov, visant à instaurer la charia dans le Caucase russe.

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces fédérales russes et indépendantistes, la rébellion s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.

Le site islamiste tchétchène Kavkazcenter.com avait rapporté en août que le fils d'un ancien chef rebelle des guerres de Tchétchénie, Roustam Guelaïev, avait été tué en Syrie en combattant aux côtés des forces rebelles.

«Nous assistons actuellement à un processus d'intensification des activités des combattants qui se rendent là-bas», en Syrie, a-t-il poursuivi.

«Ce qui est dangereux, c'est que ces terroristes vont revenir dans leurs pays d'origine. Que devons-nous faire, quelle barrière créer (...), ce sont des questions qui ont été soulevées» pendant la réunion, a souligné M. Bortnikov.

Selon le haut responsable, il s'agit «d'une menace très sérieuse pour tous les États, pas seulement pour la Russie et les pays de la CEI (Communauté des États Indépendants, ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie), mais aussi pour les États européens et le continent américain».

La Russie soutient le régime du président syrien Bachar al-Assad auquel elle fournit des armes et s'oppose à toute intervention étrangère dans ce pays.

Elle est, avec Washington, à l'origine de la proposition d'organiser une conférence dite de Genève 2, destinée à ouvrir des négociations entre régime et opposition afin de mettre fin au conflit qui a fait plus de 94.000 morts depuis mars 2011 en Syrie.

Al-Zawahiri appelle à l'union des djihadistes



Le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri a appelé les groupes djihadistes en Syrie à s'unir pour prévenir la mise en place à Damas d'un gouvernement à la solde des États-Unis, dans un message audio mis en ligne jeudi.



«Unissez-vous, entendez-vous et engagez-vous à ne pas déposer les armes et à ne pas quitter vos tranchées jusqu'à l'établissement au Levant d'un État islamique qui oeuvrera pour le rétablissement du califat», lance le chef d'Al-Qaïda à l'adresse des djihadistes qui combattent dans les rangs rebelles en Syrie et sont divisés en plusieurs factions rivales.

Dans son message diffusé sur des sites islamistes, il prévient les djihadistes que «les États-Unis, leurs acolytes et leurs alliés veulent que vous sacrifiez votre sang (...) pour provoquer la chute du régime alaouite criminel (d'Assad), puis installer un gouvernement à leur solde qui préservera la sécurité d'Israël».

«Le djihad au Levant oeuvre pour l'établissement d'un califat islamique combattant qui poursuivra les sacrifices (...) jusqu'à ce que la bannière du djihad et de l'islam soit hissée (...) à Jérusalem», poursuit le numéro un d'Al-Qaïda dans son message, intitulé «65 ans après la création de l'État d'Israël», en mai 1948.

«Votre louable djihad redonne l'espoir de récupérer la Palestine, 65 ans après qu'elle nous a été spoliée», dit-il encore à l'adresse des «lions de l'islam».