Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé mardi les raids israéliens visant la Syrie, les qualifiant d'«inacceptables».

«Aucun prétexte, aucune excuse, ne peut justifier cette opération», a-t-il dit lors d'un discours au parlement, demandant aux Nations unies d'agir pour mettre fin aux attaques.

M. Erdogan a estimé que les raids aériens d'Israël «présentent sur un plateau d'or des atouts, des opportunités au régime illégal (du président Bachar) al-Assad» pour rester au pouvoir malgré la guerre civile qui règne dans le pays.

Critiquant une nouvelle fois l'inaction de la communauté internationale et plus particulièrement celle des Nations unies face à la crise syrienne, M. Erdogan a exhorté le Conseil de sécurité à agir contre «les massacres» commis par le régime syrien des populations civiles.

M. Erdogan réagissait au bombardement aérien par Israël lors du week-end d'un complexe militaire syrien, près de Damas, qui, selon des sources israeliennes, abritaient des armes venant d'Iran et destinées au Hezbollah libanais, un allié de Damas.

Selon les mêmes sources, l'État hébreu avait également pris pour cible, vendredi, un entrepôt comprenant des stocks d'armes sur l'aéroport de Damas.

Dimanche, M. Erdogan a dénoncé avec virulence le régime de Bachar al-Assad, qu'il a qualifié de «tueur» après «un massacre» commis selon les ONG par les soldats à Banias, une ville du nord-ouest de la Syrie.

Les critiques d'Erdogan visant l'Etat hébreu surviennent alors que son pays a entamé une normalisation avec Israël après que celui-ci eut présenté des excuses pour la mort lors d'un assaut d'un commando israélien en mer de neuf militants turcs en route pour Gaza.

La Turquie a rompu ses relations avec la Syrie après avoir exhorté à maintes reprises Damas à oeuvrer à un règlement négocié du conflit qui fait rage depuis maintenant trois ans et a fait plus de 70.000 morts sur le sol syrien.

Depuis, la Turquie s'est délibérément rangée au côté de l'opposition armée syrienne et a accueilli quelque 400.000 réfugiés ainsi que des déserteurs de l'armée de Bachar Al-Assad.