Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie «songe» à démissionner devant l'enlisement de la guerre en Syrie, mais il ne devrait pas se décider avant mi-mai, a indiqué jeudi un de ses collaborateurs.

Des diplomates onusiens et arabes ont indiqué mercredi que l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, âgé de 79 ans, était sur le point de démissionner en raison de sa frustration par rapport aux divisions de la communauté internationale concernant le conflit syrien, et à la militarisation croissante du conflit, en partie due au soutien apporté aux rebelles par des pays arabes.

«M. Brahimi n'a pas démissionné, mais comme vous le savez, il a dit qu'il y pensait chaque jour. Il n'a pas démissionné et continue d'effectuer sa tâche en tant qu'émissaire de la Ligue arabe et des Nations unies», a déclaré ce collaborateur à l'AFP, sous couvert de l'anonymat.

«Il y songe», a-t-il ajouté, précisant que M. Brahimi ne devrait pas prendre de décision avant son retour à ses bureaux au Caire mi-mai.

M. Brahimi, qui a déjà été émissaire de l'ONU en Afghanistan et en Irak, a vécu des guerres civiles dévastatrices dans son pays et en Irak, a rappelé son collaborateur, ajoutant qu'en Syrie, «il estime que les gens affirment vouloir une solution politique, mais que personne ne prend des mesures crédibles dans ce but».

Le conflit a fait au moins 70 000 morts selon l'ONU depuis le début mi-mars 2011 du soulèvement contre le président Bachar al-Assad, et les deux parties sont plus loin que jamais d'une solution politique.

La Russie et l'Iran continuent de soutenir le régime syrien, tandis que les États arabes, notamment les monarchies du Golfe, appuient les rebelles.

M. Brahimi a fait l'objet de critiques à la fois de la part de l'opposition et du régime.

Le régime a annoncé la semaine dernière qu'il allait cesser de coopérer avec M. Brahimi en sa qualité d'émissaire de la Ligue arabe, celle-ci ayant décidé fin mars de donner le siège de la Syrie à l'opposition.

Cette décision de la Ligue a achevé de convaincre le médiateur d'abandonner son poste, selon des diplomates.