La Maison-Blanche a informé les sénateurs américains hier de l'utilisation possible et «à petite échelle» d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad, en Syrie. L'administration Obama se garde cependant d'annoncer une intervention militaire... pour le moment.

La ligne rouge

Le président américain Barack Obama a averti le régime Assad à plusieurs reprises: l'utilisation d'armes chimiques équivaudrait à franchir la ligne rouge, celle-la même qui entraînerait une action militaire des États-Unis en Syrie. Si la Maison-Blanche a été prudente hier en évoquant la nécessité de recherches supplémentaires pour confirmer ses soupçons, des sénateurs démocrates et républicains ont quant à eux réclamé des démarches supplémentaires, notamment la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.

Gaz sarin

C'est l'agent chimique qu'aurait utilisé le gouvernement syrien, selon la Maison-Blanche. Mis au point en Allemagne en 1939, il entraîne la mort par suffocation, parfois en une heure seulement. Les convulsions, l'écume blanche sur les lèvres, les maux de tête et le vertige sont au nombre de ses symptômes. On aurait déjà fait usage du gaz sarin à Alep, Homs et Damas.

Londres

Si les Américains disent attendre des faits «crédibles» et «corroborés» pour formuler des reproches officiels, Londres a quant à elle déclaré hier qu'elle possède des informations «convaincantes de plusieurs sources montrant l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, y compris du gaz sarin». L'utilisation d'armes chimiques est un crime de guerre, a indiqué le ministère des Affaires étrangères, qui dit travailler «activement» pour obtenir davantage d'informations. Par sa déclaration, la Grande-Bretagne emboîte le pas à Israël, qui a accusé mercredi le gouvernement syrien d'avoir utilisé des armes chimiques mortelles «lors d'une série d'incidents au cours des derniers mois».

La balle

Oui, la balle. Celle que ne cessent de se renvoyer le gouvernement syrien et les rebelles, qui s'accusent mutuellement d'avoir utilisé des armes chimiques. Le gouvernement syrien accuse les rebelles d'avoir utilisé du gaz sarin dans le nord de la province d'Alep, tandis que les rebelles taxent al-Assad d'avoir fait la même chose à Homs et à Damas. Bachar al-Assad a demandé aux Nations unies d'enquêter, mais il veut limiter le mandat de l'investigation au nord du pays. L'ONU, elle, souhaite avoir accès à l'ensemble du territoire. Résultat, les négociations sont dans l'impasse.