George Sabra, nommé lundi par intérim à la tête de l'opposition syrienne jusqu'à l'élection le mois prochain d'un nouveau chef, est un dur qui refuse tout dialogue avec le régime de Bachar al-Assad.

Né en juillet 1947 à Qatana dans les environs de Damas, il a obtenu un diplôme d'instituteur puis une licence en géographie avant de se rendre aux États-Unis où il a décroché un diplôme en éducation de l'Université d'Indiana en 1978. C'est la seule fois qu'il a quitté son pays, jusqu'à son départ clandestin en décembre 2011, alors qu'il était poursuivi par les services de renseignement syriens.

Ce chrétien grec-orthodoxe est un dirigeant du Parti du peuple démocratique syrien, nouveau nom que s'est choisi en 2005 le Parti communiste-bureau politique fondé par Riad Turk, surnommé le «Mandela syrien» pour ses longues années passées dans les geôles du régime.

Rond, le verbe haut et le visage barré d'une moustache poivre et sel, cet homme de 66 ans est d'un abord chaleureux et sympathique, ce qui ne l'empêche pas d'être volontaire et énergique.

Cet opposant de longue date a participé, comme son prédécesseur Ahmad Moaz al-Khatib qui a démissionné ce week-end, au début de la révolte contre le régime en mars 2011, ce qui lui a valu d'être arrêté à deux reprises avant de réussir à quitter le pays.

Mais cet homme qui a passé huit an en prison (1987-1995) s'est opposé à Khatib quand ce dernier a proposé en janvier de négocier avec des représentants du régime n'ayant pas de sang sur les mains. Cette initiative avait été violemment rejetée par le Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition de l'opposition créée en novembre 2012.

Il se plaît à répéter qu'il ne doute pas «un seul jour» que le régime de Bachar Al-Assad finira par tomber.

Élu à la tête du CNS également en novembre 2012, il avait aussitôt clamé «nous voulons des armes, nous voulons des armes, nous voulons des armes».

Il a critiqué les États-Unis quand ce pays a décidé d'inscrire les jihadistes du Front al-Nosra - qui ont depuis prêté allégeance à Al-Qaïda - sur sa liste noire des «organisations terroristes».

Il devra préparer les élections au sein d'une opposition plus divisée que jamais.