Au moins 15 personnes, dont neuf enfants, ont péri samedi dans un bombardement de l'armée de l'air sur un quartier kurde d'Alep, deuxième ville de Syrie où la guerre ne connaît aucun répit, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les combats entre rebelles et soldats se sont poursuivis sur plusieurs autres fronts, dont ceux des provinces de Damas, d'Idleb (nord-ouest) et de Deraa (sud), a précisé l'OSDH en faisant état d'un bilan provisoire samedi d'au moins 116 morts: 61 civils, 27 rebelles et 28 soldats.

«Un avion militaire a bombardé l'ouest de cheikh Maqsoud, tuant au moins 15 civils, dont neuf enfants et trois femmes», a rapporté l'OSDH, précisant que le secteur visé était sous contrôle du Parti de l'union démocratique (PYD).

Plusieurs heures après le raid, les milices du PYD ont attaqué un barrage de l'armée à l'entrée sud de Cheikh Maqsoud, tuant cinq soldats, a ajouté l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.

«Il s'agit d'un acte de vengeance après le raid», a commenté Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Le raid aérien est intervenu après d'intenses combats dans cette zone entre rebelles et soldats, auxquels ont participé des combattants kurdes du PYD qui disent défendre leur secteur.

Une vidéo postée sur internet montre une épaisse fumée noire et des flammes se dégageant du site du raid. On entend des femmes pleurer, tandis que la personne filmant la scène lance un appel: «Il y a des corps par terre. Vite, cherchez des voitures pour évacuer les victimes».

La même vidéo montre une femme crier en portant le corps d'une jeune fille gisant par terre tandis que, plus loin, des résidents se dépêchent de mettre plusieurs corps d'enfants dans un pick-up.

«Il est clair que l'armée a décidé d'attaquer les Kurdes ces derniers jours. L'armée cherche à entraîner le PYD dans le conflit syrien», a commenté M. Abdel Rahmane. Le PYD est l'aile syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, turc kurde).

Jusqu'à présent, les Kurdes de Syrie, longtemps opprimés sous le régime du clan Assad, étaient divisés sur la guerre civile, et la plupart ont essayé de maintenir une position de neutralité.

De son côté, le premier ministre de la rébellion, Ghassan Hitto, a entamé des consultations pour former un gouvernement de 11 ministres dont l'autorité s'étendra à l'ensemble de la Syrie, selon un communiqué de la Coalition nationale de l'opposition.

Chaque ministre devra «être un avocat de la révolution syrienne» et travailler sur le territoire syrien, insiste la Coalition, précisant que les piliers du régime de Bachar al-Assad ou «ceux ayant commis des crimes contre le peuple syrien» ne pouvaient pas faire partie de ce gouvernement.