Un leader de l'opposition syrienne, Haytham al-Manaa, a indiqué samedi soir à son arrivée à Moscou que les conditions pour un dialogue avec le régime du président Bachar al-Assad n'étaient pas encore réunies.

«Je crois que les conditions pour entamer un dialogue avec le gouvernement n'ont pas encore été créées pour le moment», a déclaré le président du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCD), cité par l'agence Itar-Tass.

«Nous ne parvenons pas à progresser vers ce que nous appelons la fin des violences et une solution politique pour former un gouvernement de transition», a-t-il ajouté.

M. Manaa a indiqué qu'il entendait rencontrer lundi les plus hauts responsables du ministère russe des Affaires étrangères, en particulier le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, afin d'aborder les «derniers développements de la situation en Syrie».

Moscou, dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le régime de Damas auquel elle livre des armes, a pressé ces dernières semaines l'opposition et le régime d'entamer un dialogue pour mettre fin à une guerre qui a tué plus de 70 000 personnes en deux ans, selon l'ONU.

Damas s'est dit prêt, pour la première fois fin février, à dialoguer avec les rebelles armés, mais l'opposition politique soutient que tout dialogue doit nécessairement aboutir au départ du président Assad.

Vendredi, M. Lavrov s'est dit convaincu que Bachar al-Assad n'allait pas quitter le pouvoir, répétant que Moscou n'avait «absolument pas» l'intention de le lui demander, dans une interview à la BBC.

«Ce n'est pas à nous de décider qui doit diriger la Syrie. C'est aux Syriens de décider», a-t-il réaffirmé.