Plusieurs attentats ont secoué mercredi Damas, dont trois contre le ministère de l'Intérieur, faisant au moins 11 morts, selon une source des services de sécurité et une ONG syrienne.  

Trois attentats, dont l'un commis avec une voiture piégée, ont visé le ministère de l'Intérieur dans l'ouest de la capitale syrienne, faisant sept morts et 50 blessés, selon un premier bilan fourni à l'AFP par une source au sein des services de sécurité.

La télévision officielle a affirmé que le ministre de l'Intérieur Mohammad al-Chaar et les plus hauts dirigeants du ministère étaient tous sains et saufs.

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que les trois explosions avaient tué huit soldats et fait plus de 40 blessés.

Les premières images diffusées par la télévision al-Ikhbariya, la chaîne d'État d'informations en continu, ont montré des traînées de sang au sol ainsi que de larges cratères creusés au milieu de gravats.

Au Caire, l'agence officielle égyptienne Mena a rapporté que le bâtiment mitoyen abritant l'ambassade d'Égypte à Damas avait été fortement endommagé par l'une des explosions et que l'un des employés avait été blessé.

En soirée, l'explosion d'une bombe dans un minibus a fait trois morts et 20 blessés dans le secteur 86 du quartier de Mazzé, également dans l'ouest de Damas, et habité par des alaouites, la minorité religieuse dont est issu le président Bachar al-Assad, selon l'OSDH.

En outre, dans le nord-ouest de Damas, une explosion a secoué le quartier de Doumar al-Gharbi, suivie de tirs nourris, sans faire de victimes, a ajouté l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie.

Dans la matinée, deux bombes magnétiques posées sur des véhicules ont explosé simultanément dans un stationnement situé derrière l'ancien palais de justice dans le quartier de Qanawat à Damas, faisant un blessé et des dégâts matériels, selon l'agence officielle Sana.

Une personne a été tuée et cinq autres blessées par deux bombes à Jaramana, une localité pro-régime où vivent en majorité des Druzes et des chrétiens, située au sud-est de Damas. Elle a déjà été l'objet de quatre attentats dans le passé, le plus sanglant ayant fait 54 morts le 28 novembre.

Ces attentats interviennent au lendemain de la décision de Washington de placer sur sa liste des organisations terroristes les djihadistes du Front Al-Nosra, un groupe qui combat le régime Assad et qui a revendiqué depuis novembre 2011 des centaines d'attaques, dont des attentats-suicide.

La simultanéité des attaques et les voitures piégées sont le modus operandi des groupes liés au réseau Al-Qaïda.

Depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, Damas, la ville la plus sécurisée du pays, a été secouée par une série d'attaques meurtrières à la bombe, dont des attentats-suicide, qui ont pour la plupart visé des bâtiments gouvernementaux et de sécurité.

Le plus spectaculaire de ces attentats a eu lieu le 18 juillet, lorsque quatre hauts responsables de la Sécurité, dont le beau-frère de M. Assad, ont été tués dans une attaque contre le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas, revendiquée par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).

En près de 21 mois de conflit en Syrie, plus de 42 000 personnes ont péri selon l'OSDH.