Les Nations unies ont une nouvelle fois démenti avoir donné leur accord à une opération militaire de Damas contre des rebelles dans le Golan, dans une lettre envoyée jeudi à l'ambassadeur syrien auprès de l'ONU.

«Nous estimons qu'il est très grave que les autorités syriennes prétendent qu'un responsable des Nations unies ait donné son aval à des activités en violation avec les résolutions du Conseil de sécurité», a affirmé le sous-secrétaire des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, dans une lettre obtenue par l'AFP.

M. Ladsous a exigé que l'armée syrienne cesse ses «incursions» dans la zone démilitarisée du plateau du Golan.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdad avait affirmé mercredi que la Syrie avait agi contre les rebelles dans le Golan après avoir obtenu l'accord de la Force de l'ONU chargée de l'observation du désengagement (UNDOF) entre la Syrie et Israël.

Mercredi soir, le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky avait une première fois démenti, précisant qu'une telle approbation aurait été une «atteinte» à l'accord de 1974 ayant établi une ligne de désengagement.

Hervé Ladsous a ajouté dans cette lettre que de telles actions syriennes sapaient la mission de l'UNDOF, «exposaient le personnel des Nations unies à de réels dangers» et compromettaient le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.

Israël occupe depuis 1967 quelque 1200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale, environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.

Dimanche et lundi, les troupes israéliennes ont ouvert le feu au-delà de la ligne de désengagement de 1974, en riposte à des tirs syriens apparemment accidentels, pour la première fois sur le Golan depuis la fin de la guerre de 1973.