Un double attentat-suicide a visé un important siège des services de renseignements de l'armée de l'air, près de Damas, faisant des dizaines de morts, a indiqué mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

En revanche, une source au sein des services de sécurité syriens a affirmé que les attentats avaient été déjoués, même si un des véhicules piégés a explosé à proximité du site visé, faisant un nombre indéterminé de blessés.

Il n'y a cependant pas eu de réaction officielle à l'attaque perpétrée lundi soir à Harasta, à 10 km au nord-est de Damas, et revendiqué par un groupuscule djihadiste, le front al-Nosra.

Lundi soir, deux explosions à une vingtaine de minutes d'intervalles ont visé le siège provincial des services de renseignements de l'armée de l'air et un centre de maintenance des véhicules militaires, a indiqué Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH.

« Des dizaines de personnes ont été tuées dans l'attaque contre le siège des services de renseignements, et on ignore le sort des centaines de prisonniers qui s'y trouvaient », a-t-il ajouté.

Selon M. Abdel Rahmane, le site visé est le plus grand centre de détention de la province de Damas. « Je tiens pour responsables du sort des détenus, non seulement ceux qui ont mené l'attaque, mais également le régime qui détient dans ses geôles des milliers de prisonniers », a-t-il ajouté.

Le Front al-Nosra, proche d'al-Qaïda, a revendiqué sur Facebook ces attentats, évoquant deux véhicules piégés, dont une ambulance, bourrés de plusieurs tonnes d'explosifs et conduites par deux kamikazes.

« Un véhicule bourré de neuf tonnes d'explosifs, conduit par le héros martyr Abouzor al Chami, a détruit l'immeuble », a écrit le groupe. « Puis 25 minutes plus tard, un autre héros martyr, Abou Yehya al-Chami, a fait sauter l'ambulance transportant une tonne d'explosifs qu'il conduisait pour détruire le reste de ce siège et tuer les survivants ».

« Ensuite, nos combattants ont tiré des obus sur ce qui restait du siège », a ajouté al-Nosra, un groupe inconnu avant le début du conflit syrien, qui a revendiqué la plupart des attentats récents dans le pays.

Les médias officiels ont passé sous silence les attentats de lundi.

En revanche, une source au sein des services de sécurité a démenti cette version. Selon elle, les gardes ont tiré sur le premier véhicule avant qu'il ne pénètre dans l'enceinte ultra-protégée. La voiture a toutefois explosé, et le souffle de l'explosion a provoqué d'importants dégâts et fait des blessés.

La seconde voiture a été interceptée et son conducteur arrêté, a précisé la source. « Ceci a été le signal à un assaut de grande envergure de la part des terroristes qui voulaient s'emparer de ce bâtiment, mais après cinq heures de combats ils ont été repoussés », a ajouté ce responsable des services de sécurité.