Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a une nouvelle fois mis en garde lundi Damas contre la tentation d'utiliser son arsenal d'armes chimiques, affirmant que cela aurait «des conséquences très néfastes».

«Je souligne une nouvelle fois la responsabilité fondamentale du gouvernement syrien de garantir la sécurité d'un tel arsenal», a-t-il déclaré à la presse. Il s'exprimait avant une réunion consacrée au 15e anniversaire de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques organisée en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

«L'utilisation de telles armes serait un crime scandaleux, avec des conséquences très néfastes», a averti M. Ban: «Les armes chimiques n'ont pas leur place au XXIe siècle».

Il a rappelé que la Syrie et sept autres États n'avaient toujours pas adhéré à la Convention.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a accusé lundi les États-Unis d'utiliser le prétexte des armes chimiques pour tenter de renverser le régime syrien, comme ils l'ont fait en Irak, dans une interview accordée à la chaîne al-Mayadeen basée à Beyrouth.

Selon le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta, le gouvernement syrien, en guerre contre une opposition armée, a déplacé récemment des armes chimiques pour les sécuriser.

D'après les experts, ces stocks de plusieurs centaines de tonnes datent des années 1970 et sont les plus importants du Moyen-Orient.

Damas avait reconnu pour la première fois fin juillet posséder des armes chimiques et avait menacé de les utiliser en cas d'intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Washington avait alors qualifié cette éventualité de «ligne rouge».

L'argument de Washington sur la présence d'armes de destruction massive en Irak avait servi à justifier l'invasion de ce pays en mars 2003. Cette accusation s'était ensuite révélée fausse.