Au moins 21 personnes, dont 12 femmes et un enfant, ont été tuées vendredi dans le bombardement par l'armée syrienne de deux immeubles à Mayadine, dans la province de Deir Ezzor, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces civils ont été tués «dans le bombardement par l'aviation et par l'artillerie de deux immeubles résidentiels, dont l'un s'est complètement effondré» et le second à moitié, selon un nouveau bilan de l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de témoins.

Outre les morts, des dizaines de personnes ont été blessées dans cette ville de 55 000 habitants située sur l'Euphrate, à 420 km à l'est de Damas, a ajouté l'organisation.

La télévision officielle syrienne Ikhabariya a indiqué que des combats avaient opposé «les forces de sécurité et des groupes terroristes» à Mayadine «causant la mort de dizaines de terroristes».

Au total, les opérations de répression et les combats entre soldats et rebelles ont fait 130 morts -- 86 civils, 29 soldats et 15 rebelles -- vendredi à travers le pays, selon le bilan provisoire quotidien de l'OSDH.

Comme chaque vendredi depuis le début de la révolte contre le président Bachar al-Assad en mars 2011, des milliers de Syriens ont défilé dans plusieurs régions de Syrie, réclamant une fois de plus la chute du régime Assad.

«Le monde nous dégoûte», ont scandé des manifestants à Deraa pour exprimer leur déception et leur colère face à l'incapacité de la communauté internationale à mettre fin aux violences.

Plusieurs manifestations se sont déroulées dans des quartiers de la capitale hostiles au régime, comme Aassali, Jobar et Hajar el-Aswad, selon l'OSDH.

«Nous avons commencé à te faire tomber Bachar, nous finirons par t'exécuter», ont scandé des manifestants à Douma, ville rebelle proche de Damas, selon une vidéo publiée par des militants.

Le slogan de cette journée de manifestation était «Ne sois pas triste Deraa. Dieu est avec nous», allusion à la province rebelle du sud, théâtre d'assauts répétés des forces du régime.

Parmi les victimes civiles de vendredi figurent quatre enfants tués dans un bombardement à Hirak, dans la province de Deraa.

Une vidéo publiée par des militants et filmée selon eux jeudi à Hirak montre aussi les images insoutenables des corps d'au moins deux enfants et deux adolescents, dont l'un avait la tête broyée. Des proches pleurent autour des corps et on entend une femme crier: «Regardez ce qu'il nous a fait, Bachar».

Depuis le début de la révolte, les violences ont fait près de 25 000 morts en Syrie, selon l'OSDH.