Une députée de la ville syrienne d'Alep, Ikhlas Badaoui, a fait défection et s'est réfugiée avec ses six enfants en Turquie, a annoncé vendredi un membre du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.

«Il y avait des contacts avec elle depuis peu pour qu'elle soit accueillie dans un lieu sûr. Elle est arrivée hier (jeudi) en Turquie avec ses six enfants et devrait se rendre au Qatar», a affirmé à l'AFP Samir Nachar, un membre du CNS.

En Turquie, Mme Badaoui a affirmé qu'elle avait fui son pays, car elle ne pouvait plus supporter l'oppression.

«Je suis partie parce qu'il ne me restait plus de force pour endurer l'oppression», a déclaré Mme Badaoui à l'agence de presse turque Anatolie.

«Je continuerai de travailler pour sauver tous mes camarades de l'oppression et de ce drame humain. Parce que c'est un drame humain qui a lieu là-bas», a-t-elle ajouté.

Selon M. Nachar, les autorités syriennes ont demandé aux députés d'Alep de quitter la ville pour la capitale Damas, car la métropole du nord, théâtre de combats devenus un enjeu crucial du conflit, «pourrait être visée par une offensive militaire (contre les rebelles) dans les prochains jours».

«Ils ont été sommés de prendre l'avion, car la route internationale Damas-Alep n'est pas sûre, mais elle a pris l'avion pour la Turquie», a précisé M. Nachar, lui-même originaire d'Alep et membre du CNS en Turquie.

«Le Qatar a proposé de l'accueillir», a-t-il précisé.

Elle est la quatrième parlementaire à faire défection depuis le début de la révolte lancée en mars 2011 contre le président Bachar al-Assad. En janvier dernier, le député Imad Ghalioune, membre de la commission du budget au Parlement syrien, avait annoncé s'être réfugié en Égypte, appelant l'opposition à «réaliser les intérêts du peuple qui veut parvenir à la liberté».

Avant lui, deux députés indépendants avaient annoncé fin avril 2011 leur démission pour protester contre la répression du soulèvement.