Des centaines d'habitants fuyaient jeudi les violents combats et les bombardements de certains quartiers de Damas, selon une ONG, au moment où l'armée demandait aux résidants de s'éloigner des zones d'affrontements, a affirmé à l'AFP une source de sécurité dans la capitale.                

Ces violences interviennent au lendemain d'un attentat contre le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas dans lequel ont péri trois hauts responsables, dont le beau-frère du président, portant un coup dur à l'appareil sécuritaire du régime.

« Ces combats d'une extrême violence devraient se poursuivent pendant les prochaines 48 heures pour nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan », mois de jeûne musulman qui commence vendredi, a indiqué cette source.

« Jusqu'à présent, l'armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations, mais depuis l'attentat, elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes », a ajouté cette source.

Selon elle, « l'armée a demandé à la population de s'éloigner des zones de combats alors que les terroristes cherchent à utiliser les habitants comme boucliers humains ».

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un mouvement d'exode de « centaines de personnes » a été observé dans plusieurs quartiers.

À Mazzé (ouest), des centaines d'habitants se déplaçaient d'un secteur situé à la périphérie de ce grand quartier huppé en direction de l'intérieur, « par peur d'une opération d'envergure des forces régulières » à la suite de combats.

Des habitants fuyaient également le quartier de Tadamoun et le camp palestinien de Yarmouk (sud).

Mercredi, plus de 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les violences en Syrie, selon l'OSDH. Il s'agit, selon cette ONG, de la journée la plus sanglante depuis le 4 février lorsque 230 personnes avaient péri dans un pilonnage de la ville de Homs (centre).

Au moins 214 personnes, dont 124 civils, 62 soldats et 28 rebelles ont péri, selon l'ONG, sans compter les trois hauts responsables tués dans l'attentat : le vice-ministre de la Défense et beau-frère du président Bachar al-Assad, Assef Chawkat, le ministre de la Défense Daoud Rajha, et le chef de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte Hassan Turkmani.

Le bilan le plus lourd a été enregistré à Damas et sa province : 76 personnes y ont été tuées, dont 38 dans la capitale même, théâtre depuis dimanche de combats sans précédent entre armée et rebelles.

Les rebelles ont annoncé mardi avoir lancé la « bataille pour la libération » de Damas, où sont entrés en action pour la première fois depuis le début de la révolte en mars 2011 des hélicoptères équipés de mitrailleuses.

Face à la répression, la révolte populaire s'est militarisée au fil des mois et le pays est désormais en proie à un conflit armé sanglant que le Comité international de la Croix-Rouge a qualifié de guerre civile.