Les troupes syriennes ont tiré sur des manifestants vendredi à Damas et à Alep (nord), a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), faisant état d'un bilan de 56 morts - 25 civils, 24 soldats et sept rebelles - pour la journée à travers le pays.                

Les manifestants sont de nouveau descendus dans les rues en Syrie pour réclamer la chute du régime du président Bachar al-Assad, cette fois-ci sous un slogan visant l'émissaire international Kofi Annan : « Retirez Annan, valet d'Assad et de l'Iran ».

À Damas, « les troupes du régime ont tiré de lourdes salves de balles réelles dans le quartier de Nahr Aïcha pour disperser les manifestants », a annoncé l'OSDH, ajoutant que des personnes participant à des défilés avaient également essuyé des tirs dans le quartier de Sayidé Zainab.

Trois manifestants ont été blessés à Harasta, dans la province de Damas, selon la même source.

À Alep, poumon économique du pays, l'armée a également tiré pour disperser les manifestations, selon l'OSDH.

Sur Twitter, Syria.Revo a fait état de « manifestations massives » à travers la Syrie, tandis que des cybermilitants ont rapporté que des rassemblements spontanés avaient débuté jeudi soir pour dénoncer la mort d'une centaine de personnes à Treimsa, dans la province de Hama (centre).

À Hama, des vidéos mises en ligne par des militants ont montré de nombreux manifestants scandant des slogans et brandissant des pancartes en hommage aux morts de Treimsa. Ils arboraient aussi des drapeaux de l'indépendance, symbole de la rébellion, et réclamaient la chute du régime Assad.

Dans le bastion insurgé de Rastane (centre), des rassemblements ont eu lieu en dépit du siège de l'armée qui se poursuit, pour appeler à « la chute d'Assad et d'Annan ». À Douma, une banlieue de Damas, les manifestants scandaient « Celui qui tue son peuple est un traître ».

Compte tenu des restrictions imposées à la presse par les autorités syriennes et de la décision de l'ONU de ne plus comptabiliser les morts, il est impossible d'obtenir un bilan des violences de source indépendante.

Selon l'OSDH, plus de 17 000 personnes ont péri dans les violences depuis le début mi-mars 2011 d'une révolte populaire hostile au régime.