Cinquante-huit personnes ont été tuées mercredi dans de nouvelles violences en Syrie où l'armée a perdu 29 hommes dans des combats avec les rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).    

« Au moins 28 soldats ont été tués dans des combats dans les régions de Hama et Lattaquié » (nord) et dans l'explosion d'une voiture à Idlib (nord-ouest), selon la même source. Et à Damas, un officier-médecin de l'armée a été tué par l'explosion de sa voiture.

Dans la province de Lattaquié, cinq rebelles ont été également tués dans les combats dans la montagne des Kurdes alors que plusieurs soldats ont péri dans des attaques rebelles « contre deux bâtiments utilisés par la troupe pour des tirs au mortier sur la montagne des Kurdes », selon le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Dans la région de Homs (centre), un des bastions de la contestation, les forces armées pilonnent « aux obus de mortier et avec des hélicoptères » la ville de Rastane, que les autorités tentent de reprendre aux rebelles depuis des mois, selon l'ONG qui fait état de la mort d'un enfant.

Un rebelle a été tué dans la ville de Homs lors de combats dans le périmètre du quartier de Baba Amr, pris par les forces armées en mars. Des explosions étaient entendues dans plusieurs quartiers.

« Tous les jours de nombreuses personnes sont blessées par les bombardements, et nous ne pouvons rien faire pour eux, car nous n'avons rien pour les soigner », a déclaré à l'AFP un activiste anti-régime via Skype.

Selon ce militant, qui se présente sous le nom d'Abou Bilal, « l'électricité a été coupée pendant quatre jours » dans la Vieille ville de Homs et « il n'y a plus de farine pour faire le pain. Il n'y a littéralement plus rien à manger ».

Le siège de bastions rebelles par les forces gouvernementales « signifie que les familles, les femmes et les enfants, ne peuvent pas sortir non plus. La situation est désespérée », dit-il.

Plus au nord, dans la province de Hama, quatre civils ont péri dans les bombardements sur Latamné, et un cinquième a été tué par des tirs alors qu'il travaillait sa terre à Hilfaya.

Un civil a été tué dans les bombardements à Andane dans la région d'Alep (nord).

Dans la province de Damas, où l'armée mène de vastes opérations visant à faire taire la contestation, six civils ont été tués à Douma et un autre dans la ville voisine de Harasta. Un officier rebelle a également péri, succombant à ses blessures après une tentative d'assassinat.

Près de Damas, un religieux chiite a été assassiné par des hommes armés dans la région de Sayidé Zainab, haut lieu de pèlerinage chiite abritant le mausolée d'une petite-fille du prophète Mahomet.

Les habitants des localités de Babbila, Beit Sahem, Aqraba et Yalda, à la périphérie de Damas, ont décrété « une grève, fermant la plupart des magasins pour protester contre les opérations militaires menées par le régime », a indiqué l'OSDH.

À Damas, de nouveaux accrochages ont opposé l'armée aux rebelles dans le quartier de Tadamone. Ces heurts se sont multipliés au cours des dernières semaines dans la capitale ultra-sécurisée.

Ailleurs, un civil a été tué à Deir Ezzor (est) par un tireur embusqué, et deux civils ont péri dans la région d'Idlib.

À Deraa (sud), trois civils dont deux enfants ont péri dans des bombardements sur Daël, et un civil a été tué quand les forces de sécurité ont pris d'assaut le village d'Ibtaa.

Mardi, les violences avaient fait 62 morts, dont 31 civils.