Dix-huit personnes ont été tuées vendredi en Syrie, où de violents accrochages ont éclaté entre armée et rebelles à Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les affrontements ont éclaté à Kafar Soussé, l'un des quartiers de la capitale hostiles au régime du président Bachar al-Assad, et des explosions ont résonné dans les quartiers de Mazzé et d'Al-Qadam, selon cette organisation basée au Royaume-Uni.

Dans le même temps, des manifestants contre le régime ont eu lieu dans de nombreuses localités du pays, comme chaque vendredi depuis le début de la révolte en mars 2011.

Cette semaine, les rassemblements étaient placés sous le slogan « Révolutionnaires et commerçants, main dans la main jusqu'à la victoire », dans une apparente tentative de convaincre les hommes d'affaires et la bourgeoisie de Damas et d'Alep (nord) de se joindre à la contestation.

« Beaucoup de gens de la classe moyenne, touchés par la crise économique en Syrie et dégoûtés par la violence du régime, ont commencé à se joindre aux manifestations après des mois de silence », a assuré Dib al-Dimachki, militant anti-régime dans la capitale.

À Kafar Zita, dans la province de Hama, théâtre de violents combats ces derniers jours, des manifestants ont scandé « Nous ne voulons plus de (révolte) pacifique! Nous voulons des balles et des kalachnikovs! », tandis qu'une pancarte dénonçait l'impuissance de la communauté internationale : « Réunions, décisions, initiatives, et le peuple syrien est encore massacré ».

« Russie, Chine, quoi que vous fassiez pour protéger votre marionnette (Assad), vous ne nous empêcherez pas de vous chasser de Syrie », proclamait une banderole à Kafar Nebbol (nord-ouest), en référence au soutien de Moscou et de Pékin à Damas.

Parallèlement, les violences se sont poursuivies à travers le pays.

À Homs (centre), le quartier rebelle de Khaldiyé a subi son « bombardement le plus violent depuis le début de la révolte », avec une moyenne de 5 à 10 obus par minute depuis le matin, selon l'OSDH.

À Idlib (nord-ouest), cinq personnes, dont deux membres des services de sécurité, ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée devant un poste de police. Et dans le nord de la province d'Idlib, un civil a été tué par les tirs d'un barrage à Kafar Nebbol.

Dans la banlieue de Damas, deux soldats ont été tués dans une explosion qui a visé un bus militaire près de Koudsiya.

Dans la province de Deraa (sud), un rebelle à la tête d'une « brigade » insurgée a été tué à Basr el-Cham, un civil a été tué par un tireur embusqué à Mahajja et un autre civil est mort dans des combats dans la ville même de Deraa.

Dans la région de Lattaquié (nord-ouest), deux rebelles ont été tués dans de violents combats dans la région d'al-Haffa, une région montagneuse où « les troupes gouvernementales ont perdu des dizaines de soldats au cours des 72 dernières heures », selon l'OSDH.

Et dans la ville de Deir Ezzor (est), trois civils ont été tués par des bombardements à l'aube, et en province deux soldats ont péri dans des combats.

Jeudi, les opérations de répression et les combats avaient fait au moins 58 morts, selon l'OSDH.