Le secrétaire général de l'ONU a condamné vendredi les nouvelles attaques lancées par le régime syrien contre les villes rebelles malgré la promesse de Damas de cesser ses opérations d'ici le 10 avril, jugeant que ces actions «violent» la position du Conseil de sécurité.

Ban Ki-moon a estimé que la promesse du président Bachar al-Assad de cesser les opérations militaires au plus tard le 10 avril «ne peut servir de prétexte pour continuer à tuer», a indiqué Martin Nesirky, porte-parole de M. Ban. «De telles actions violent la position consensuelle du Conseil de sécurité», telle que définie dans le plan de paix établi par l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan, a-t-il ajouté.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité une déclaration demandant à Damas de respecter la limite du 10 avril pour cesser ses principales opérations militaires et à l'opposition syrienne de faire de même au plus tard 48 heures plus tard.

«M. Ban déplore les attaques menées par les autorités syriennes contre des civils innocents, y compris des femmes et des enfants, en dépit des engagements pris par le gouvernement (syrien) de mettre fin à l'usage de toutes les armes lourdes contre des foyers de population», a encore affirmé le porte-parole.

Vendredi, les violences ont fait selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) au moins 35 morts -- 22 civils, 9 soldats et quatre déserteurs -- à travers le pays.

Le secrétaire général de l'ONU s'est dit «extrêmement inquiet» de la crise humanitaire qui empire en Syrie, jugeant que les «derniers rapports qui font état d'un nombre grandissant de réfugiés vers les pays voisins sont alarmants».

Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu avait informé Ban Ki-moon d'un afflux massif de réfugiés syriens vers son pays lors d'une conversation téléphonique jeudi soir, a rappelé Martin Nesirky.

Cet afflux de réfugiés coïncide avec une recrudescence des combats dans la zone d'Idleb (nord) à l'approche de la date butoir du 10 avril.

La Syrie est secouée depuis mars 2011 par une révolte populaire qui s'est militarisée au fil des mois. Selon l'OSDH, les violences ont fait plus de 10.000 morts, en grande majorité des civils.