À bout de souffle, chaussés de sandales en plastique usées, des centaines de réfugiés syriens arrivent quotidiennement par petits groupes à la frontière de la Turquie. En grande majorité des femmes et des enfants, ils fuient les violences qui secouent Idlib, ville du nord du pays dont l'armée syrienne a repris le contrôle au cours des derniers jours après une bataille acharnée contre les rebelles de l'Armée syrienne libre.

Près de 12 000 d'entre eux s'entassent maintenant dans un camp de réfugiés.

L'histoire de ces réfugiés en dit long sur la situation humanitaire en Syrie, un an après le début du soulèvement. Depuis le début de la répression du soulèvement populaire, qui a débuté à Damas et à Deraa il y a un an, plus de 230 000 personnes ont dû fuir leur foyer.

La plupart fuient la violence, qui a déjà fait des milliers de morts. Au moins 6500, selon Amnistie internationale - 8500 d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme. D'autres, la pénurie de nourriture, d'eau et d'électricité imposée par le régime de Bachar al-Assad.

La souffrance est cependant difficile à chiffrer, car les organismes humanitaires et les médias indépendants n'ont pas accès aux zones les plus touchées par les combats. En un an, au moins huit journalistes ont d'ailleurs perdu la vie en faisant leur travail. Malgré le danger, des citoyens journalistes continuent de mettre en ligne des dizaines de milliers de vidéos faisant état de la situation dans le pays à feu et à sang. La communauté internationale, elle, attend en retrait.