Le sénateur américain John McCain a plaidé lundi pour des frappes aériennes en Syrie afin d'aider l'opposition à se défendre contre la répression du régime du président Bachar al-Assad.

Le sénateur républicain, candidat malheureux à la présidentielle de 2008, a estimé dans un discours devant le Sénat que Washington devait agir et que cela demanderait «aux Etats-Unis de supprimer les défenses anti-aériennes ennemies au moins dans une partie du pays».

M. McCain est le premier responsable américain de ce niveau à parler de frappes aériennes en Syrie, où les violences ont fait plus de 7500 morts depuis un an, selon l'ONU. Ni l'administration, ni les élus du parti démocrate du président Barack Obama n'ont parlé à ce jour d'une telle action militaire.

Selon le sénateur, le seul «moyen réaliste» de faire cesser la violence contre la population civile est la «force de frappe aérienne étrangère».

«Le but ultime de ces frappes aériennes devrait être d'établir et de défendre des sanctuaires en Syrie, en particulier dans le Nord, dans lesquels l'opposition puisse s'organiser et préparer ses activités politiques et militaires contre Assad», a-t-il ajouté.

«Le temps est venu de mettre en place une nouvelle politique», a insisté M. McCain. «Tout en isolant diplomatiquement et économiquement Assad, nous devrions travailler avec nos alliés à soutenir l'opposition en Syrie», a-t-il dit dans son discours d'environ une demi-heure.

«Ce dont l'opposition a le plus besoin c'est d'être libérée de la pression des tanks et de l'artillerie d'Assad», a souligné l'élu républicain.

John McCain s'en est pris au passage à l'administration Obama. «Il est compréhensible que l'administration hésite à aller au-delà de la diplomatie et des sanctions. Malheureusement, cette politique est de plus en plus déconnectée des conditions horribles sur le terrain en Syrie, (pays) qui est entré de plain-pied dans le conflit armé».

«Les capitales étrangères dans le monde attendent des États-Unis qu'ils agissent», a ajouté le sénateur.

M. McCain a en outre déploré le soutien «éhonté de gouvernements étrangers comme ceux de la Russie, la Chine et l'Iran». Il a aussi accusé Moscou et Téhéran d'alimenter «la machine à tuer d'Assad».

Evoquant les liens de Damas avec le Hezbollah, M. McCain a estimé que «la fin du régime Assad éliminerait un soutien au Hezbollah (en provenance) d'Iran, mettrait fin à une menace sur Israël, renforcerait la souveraineté du Liban. Cela serait un succès géopolitique de premier ordre».

L'influent sénateur s'était déjà prononcé récemment pour des livraisons d'armes à l'opposition syrienne.

L'annonce de John McCain lundi intervient alors que la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos a indiqué qu'elle se rendrait en Syrie à partir de mercredi pour tenter d'obtenir un accès humanitaire «sans entrave».

En 2011, John McCain avait été l'un des principaux partisans de l'intervention américaine en Libye pour aider l'opposition à faire tomber le régime du colonel Mouammar Kadhafi.