Les derniers combattants de l'Armée syrienne libre ont quitté le quartier assiégé de Baba Amr, à Homs, dans la nuit de mercredi à hier. Officiellement, il s'agit d'une «retraite tactique» pour permettre d'acheminer de l'aide humanitaire aux quelques milliers de civils coincés dans ce quartier enclavé.

Mais l'armée syrienne a pris le contrôle de Baba Amr après leur départ. Et elle a poursuivi ses bombardements contre d'autres quartiers de cette ville industrielle, où l'Armée syrienne libre offrait toujours quelques poches de résistance.

«J'entends des explosions très violentes du côté de Baba Amr», a dit Mulham, joint hier après-midi à Homs.

«Il n'y a plus d'eau, plus d'essence, plus d'électricité dans toute la ville de Homs. Et il fait très froid, autour de 0 ºC.» Heureusement, il a neigé sur Homs depuis deux jours et les habitants de la ville ont pu faire fondre la neige pour obtenir de l'eau.

«Au moins 20 obus sont tombés aujourd'hui sur le quartier de Karm al-Zeitoun», a dit Abou Alzen, habitant de ce secteur de la ville, joint également hier.

Blessé par une balle vendredi dernier, ce père de trois jeunes enfants a dit qu'il n'y avait plus de lait à Homs. «Nous n'avons pas assez de couvertures, les enfants ont froid. Avant, nous suppliions le monde de nous donner du lait. Aujourd'hui, ce qu'on veut, c'est de l'eau.»

Damas a autorisé le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant rouge arabe syrien à apporter de l'aide humanitaire et à soigner les blessés de Baba Amr, aujourd'hui.

Quant aux journalistes Édith Bouvier et William Daniels qui ont survécu à un bombardement qui a tué deux de leurs collègues, le 22 février, ils sont dorénavant en sécurité. Ils ont quitté Baba Amr et ont été «pris en charge» par l'ambassade de France au Liban.