Le nouvel émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan a déclaré mercredi qu'il espérait aller «bientôt» à Damas et y délivrer un «message clair»: les violences «doivent cesser et les agences humanitaires» avoir accès à la population.

Interrogé au cours d'une conférence de presse, sa première depuis sa nomination la semaine dernière, sur le message qu'il apportera à Damas, il a  répondu: «le message est clair: les massacres et la violence doivent cesser et les agences humanitaires doivent avoir accès (à la population) pour faire leur travail et il est regrettable que cela ne soit pas le cas».

L'ancien secrétaire général de l'ONU a aussi souligné «la nécessité d'un dialogue entre tous les acteurs» de la crise syrienne «dès que possible».

Estimant que sa mission était «une tâche très difficile, un défi ardu», il a fait valoir qu'il était «extrêmement important que tous acceptent qu'il n'y ait qu'un seul processus de médiation» en Syrie, «celui que l'ONU et la Ligue arabe m'ont demandé de conduire».

Sinon, a-t-il expliqué, ses interlocuteurs syriens pourraient être tentés de jouer un médiateur contre l'autre. Pour lui, la communauté internationale doit «parler d'une seule voix pour que sa voix soit forte».

Il n'a pas précisé à quels autres médiateurs possibles il faisait allusion mais des émissaires russe et chinois se sont rendus récemment à Damas pour y rencontrer de hauts responsables syriens.

La Russie et la Chine, fidèles alliés du régime syrien, ont bloqué deux résolutions au Conseil de sécurité depuis le début de la répression en Syrie en mars 2011. Un nouveau projet de résolution axé sur la situation humanitaire est en cours de rédaction par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.

La répression en Syrie a fait plus de 7500 morts depuis onze mois, selon l'ONU.

Les autorités syriennes ont refusé mercredi à la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos l'autorisation d'entrer en Syrie pour évaluer la situation humanitaire.

Elle avait été chargée de cette mission par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et avait demandé notamment à pouvoir se rendre à Homs, ville rebelle assiégée par l'armée syrienne depuis plusieurs semaines.

M. Ban, qui participait à la conférence de presse de Kofi Annan, s'est déclaré «extrêmement déçu» par ce refus et il a appelé les autorités syriennes à «respecter leurs obligations selon les lois internationales».

Il les a aussi «invitées fermement à coopérer totalement» avec Kofi Annan, qui se rendra à Damas «dès que possible».

Selon des diplomates, M. Annan doit rester deux jours à New York pour des consultations portant notamment sur son mandat et la composition de son équipe.

Il doit quitter New York vendredi après-midi pour se rendre au Proche-orient, avec pour première étape le Caire, où il rencontrera le secrétaire général de Ligue arabe Nabil al-Arabi.