Le porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL) a dit redouter samedi une offensive de l'armée régulière contre la ville insurgée de Zabadani (nord-ouest de Damas), d'où elle s'est récemment retirée, affirmant que les soldats dissidents tenteraient d'en défendre les habitants.

Le commandant Maher Noueimi a indiqué par téléphone à l'AFP que l'armée s'était retirée depuis quelques jours de Zabadani (45 km nord-ouest de Damas), où se trouvent des groupes de l'ALS, mais qu'elle pourrait y revenir.

«Ce retrait de quelques kilomètres pourrait être un retrait tactique pour préparer une nouvelle attaque», dit le commandant Noueimi, basé en Turquie.

«J'ai peur que le régime soit en train de faire des plans pour Zabadani semblables à ceux qu'il avait faits pour Hama et Rastan» (centre), a-t-il dit, en allusion à des offensives, en juillet et en octobre, de l'armée contre ces deux villes insurgées pour en reprendre le contrôle.

«Les armes en notre possession ne permettent pas une confrontation avec l'armée régulière. On continuera à faire des opérations éclairs (...) et des embuscades à but défensif pour protéger les civils de Zabadani», a-t-il ajouté.

Mercredi, le chef de l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane avait indiqué que «les chars et les transports de troupes se trouvaient aux alentours» de Zabadani, une ville devenue selon lui une des places fortes de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad.

Il avait indiqué que le pilonnage de cette ville, qui se poursuivait depuis six jours, avait diminué.

«L'armée syrienne (...) a essuyé de lourdes pertes humaines et matérielles ces derniers jours», avait-il précisé.

La répression de la révolte qui a éclaté en mars 2011 a fait plus de 5.400 morts, selon l'ONU.

Face à cette répression, de nombreux soldats ont déserté et ont rejoint l'ASL, qui revendique 40.000 combattants. Ses opérations contre l'armée régulière et les forces de sécurité ont déjà fait des dizaines de morts.

Le commandant rebelle a en outre souligné que l'«objectif premier» de l'ASL était la défense des civils dans toutes les régions syriennes. «Notre mission consiste à empêcher les brigades d'Al-Assad, les services de sécurité et les chabbiha (milices pro-régime) de tuer les gens», a-t-il ajouté.

«Nous n'avons pas les moyens de passer à l'attaque», a-t-il encore dit.

«On ne peut pas dire qu'il y a des régions sous le contrôle total de l'armée libre. Il y en a sous notre contrôle partiel», a-t-il dit, soulignant: «le régime peut les atteindre en utilisant l'artillerie lourde ou l'aviation».

Il a également affirmé que l'ASL n'utiliserait «le territoire d'aucun pays voisin pour (ses) opérations directes ou indirectes».

Le pays «a besoin d'une région tampon et d'une intervention internationale rapide comme ça s'est passé au Kosovo pour arrêter le bain de sang», a-t-il en outre ajouté.

Après plus de dix mois de violences, plusieurs mouvements d'opposition syriens ont réclamé une saisine de l'ONU, allant dans le sens des demandes occidentales.

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