Les forces de sécurité syriennes ont tiré dimanche sur les participants aux funérailles d'un militant de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes à Deir Ezzor (est), a rapporté cette ONG.

«Les forces de sécurité syriennes ont tiré à balles réelles sur les  participants aux funérailles de Ziad al-Obeidi qui ont rassemblé quelque 7000 personnes et se sont transformées en manifestations appelant à la chute du régime», a dit l'OSDH, sans faire état dans l'immédiat de victime.

Ziad al-Obeidi, 42 ans, a été tué samedi matin alors qu'il était pourchassé par les services de sécurité à Deir Ezzor, a indiqué l'OSDH, basé au Royaume-Uni. Il était un des militants de l'OSDH les plus en vue à Deir Ezzor et un des militants de la révolution syrienne, selon l'ONG.

Parallèlement, les forces de sécurité procédaient à des perquisitions et des arrestations, notamment dans la province de Homs (centre) et dans la région de Damas, selon l'Observatoire.

Dans la région de Damas, «les forces armées et de la sécurité ont lancé un assaut contre la ville de Zabadani dimanche matin, érigeant des barrages et menant des perquisitions dans les maisons pour retrouver des personnes recherchées par les autorités syriennes», a indiqué l'OSDH faisant état de «l'arrestation de 25 personnes dont trois jeunes femmes».

Toujours selon l'Observatoire, «19 personnes ont été arrêtées dans la ville de Dhamir» également dans la région de Damas.

De leur côté, les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent la contestation sur le terrain contre le président Bachar al-Assad, ont indiqué que «les forces de sécurité et l'armée ont isolé Zabadani, érigeant des points de contrôle à travers la ville», faisant état de «maisons prises d'assaut, de destructions dans les maisons et d'arrestations arbitraires ainsi que de coups de feu nourris».

Dans la région de Homs, «les forces de sécurité et les milices pro-régime mènent avec l'armée des perquisitions et des arrestations dans les villages de Tir Maalla et Ghantou en ouvrant le feu aveuglément», selon les LCC qui font état en outre de perquisitions et d'arrestations dans la localité de Dar al-Kabira (nord-ouest) avec des tirs aveugles».

La campagne d'arrestations a touché 923 personnes à Homs depuis le 9 octobre, selon l'OSDH qui annonce en outre la mort à Homs d'un civil blessé par balles vendredi.

Pour sa part, l'agence officielle Sana a indiqué que «deux voitures remplies d'armes et de munitions ont été saisies aujourd'hui (dimanche) sur la route Homs-Tartous (ouest) par les autorités qui ont arrêté à bord quatre personnes recherchées, membres de bandes terroristes armées».

«Les autorités ont arrêté à Homs 34 personnes recherchées et saisi des armes», a ajouté Sana.

A Hama (centre), deux membres des forces de sécurité ont été tués et deux blessés «dans une embuscade tendue par des membres d'une bande terroriste armée», selon Sana.

Dans la région de Deraa (sud), «une grève générale était observée dans la ville de Dael pour la deuxième journée consécutive contre la répression et en signe de deuil» pour la mort de 7 personnes tuées vendredi et enterrées samedi.

Par ailleurs, les autorités ont accepté de libérer sous caution l'opposant Mazen Adi, détenu depuis le 11 mai, a annoncé son avocat Michel Chammas à l'AFP. «La cour criminelle de Damas a décidé dimanche de libérer Mazen Adi, dirigeant du Parti démocratique du peuple (une formation politique non autorisée, ndlr) en échange d'une caution fixée à 30 000 lires syriennes (600 dollars). Il sera ensuite jugé pour atteinte à l'image de l'État».

Samedi, le président Assad a émis un décret annonçant la formation un comité pour élaborer un projet de nouvelle Constitution, l'une des principales revendications du mouvement de contestation lancé le 15 mars - dont la répression a fait plus de 3000 morts parmi les civils selon l'ONU - mais les opposants ont ensuite exigé le départ du président syrien.