Trente-six personnes ont été tuées dont 25 militaires et plusieurs dizaines ont été «grièvement» blessées dans des violences jeudi en Syrie, a rapporté vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Dix civils ont été tués dont un enfant dans la ville de Banache, province d'Idleb (nord-ouest), où l'armée a mené des opérations jeudi, et un autre est mort dans la ville de Homs (centre), selon un communiqué de l'OSDH.

En outre, 15 militaires dont des soldats et des officiers ont été tués à Banache tandis que neuf autres soldats sont morts dans de violents affrontements avec des hommes armés, vraisemblablement des déserteurs, dans la province de Deraa (sud).

Un membre des forces de sécurité a été tué à Qouseir (région de Homs) dans des affrontements avec des hommes armés, poursuit l'OSDH.

Le dernier bilan faisait état jeudi soir de la mort de 19 personnes dans les villes de Banache et Hara (province de Deraa) où l'armée a fait face à une résistance armée.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni, s'étonne du «silence des autorités syriennes à propos de la mort de dizaines de soldats de l'armée régulière tués ces derniers jours dans la région de Deraa, la province de Deir Ezzor (est), la ville de Qouseir et Jabal Zawiya (région d'Idleb) et du fait que leurs corps n'aient pas été remis à leurs familles».

Selon la même source, «les autorités syriennes ont arrêté hier (jeudi) plusieurs dizaines d'habitants de Banache», où, la veille, des chars et des véhicules blindés de transport de troupes avaient lancé un assaut et où des affrontements avaient opposé des soldats à des hommes armés qui seraient des dissidents.

L'OSDH avait fait état jeudi de la «destruction partielle de maisons et de blessés» alors que «des bombardements à la mitrailleuse lourde et des explosions résonnaient dans plusieurs endroits de la ville et des ambulances sillonnaient les rues».

Dans la province de Deraa, de violents affrontements avaient opposé des soldats et des hommes armés, «vraisemblablement des déserteurs» dans la localité de Hara, avait rapporté l'OSDH.

Plus de 3000 morts

La répression en Syrie a fait plus de 3000 morts, dont au moins 187 enfants, depuis le 15 mars, a indiqué vendredi le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme qui craint une «guerre civile».

Le régime accuse régulièrement des «bandes terroristes armées» d'être à l'origine des troubles en Syrie, secouée depuis la mi-mars par un mouvement de contestation contre le régime du président Bachar al-Assad.