Des renforts militaires ont été dépêchés dimanche dans les villes de Rastan et Qousseir, près de Homs dans le centre de la Syrie, et des agents de sécurité se sont déployés à Douma près de Damas, selon des militants.

«Des renforts militaires ont été envoyés à Rastan autour du bâtiment de la sécurité militaire, et à Qousseir», à la frontière avec le Liban où l'armée syrienne a renforcé sa présence après plusieurs tentatives de fuites de ressortissants syriens dans la zone, ont indiqué des militants.

D'autre part des agents de sécurité sont déployés en grand nombre à Douma, au nord-est de Damas, selon la même source.

Dans la région d'Idleb, près de la frontière turque, des forces militaires et de sécurité ont mené des perquisitions et arrêté plusieurs personnes dans les localités de Sarmine, Naïrab et Qaminas, «après la fuite ce matin de plus de quarante soldats du camp militaire de Naïrab», a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Par ailleurs, un jeune homme est décédé dans le quartier al-Khodr à Homs des suites de blessures infligées quelques jours auparavant. Le corps d'un jeune homme disparu dans un hôpital à Homs, et celui d'un autre arrêté quelques jours auparavant à Talbisseh, ont été remis à leurs parents, selon la même source.

Le docteur Hassan Eid, chef du département de chirurgie à l'hôpital national de Homs, a été tué dimanche matin devant son domicile, selon l'OSDH. La télévision publique syrienne a rejeté la responsabilité de cet assassinat sur des «groupes terroristes armés».

En outre, dix lycéens, dont une fille, ont été arrêtés dimanche par les services de sécurité à Daël, une ville de la province de Deraa où est née la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad, il y a plus de six mois.

«Le sort des étudiants est inconnu», a souligné l'OSDH.

Pour leur part, les militants pro-démocratie sur Facebook ont appelé à manifester dimanche en Syrie en faveur de Zaïnab al-Hosni, une jeune fille de 18 ans enlevée par des hommes en civil le 27 juillet à Homs pour faire pression sur son frère Mohammad pour qu'il se rende. Âgé de 27 ans, il participait à l'organisation de manifestations à Homs.

«Ils t'ont assassiné. Tu as subi des tortures inhumaines (...) mais ton sang n'a pas été versé inutilement, nous te le promettons. Nous sommes tous Zaïnab aujourd'hui», ont-ils écrit sur leur page Facebook «Syrian revolution 2011»

Selon Amnesty International, le corps de Zaïnab al-Hosni a été découvert par sa famille le 13 septembre dans un hôpital militaire où ses parents s'étaient rendus pour identifier le corps de son frère Mohammad.

Elle avait été décapitée, démembrée et écorchée, affirme Amnesty.

Samedi, treize civils ont été tués par les forces de sécurité syriennes à Homs et Hama, deux foyers de la contestation lancée à la mi-mars contre le président Bachar al-Assad, selon une organisation des droits de l'Homme.

Et les sanctions renforcées de l'Union européenne contre le régime syrien, qui interdisent notamment tout nouvel investissement dans le secteur pétrolier et la fourniture au pays de pièces et billets de banques, sont entrées en vigueur avec leur publication au Journal officiel européen.

Selon l'ONU, la répression de la contestation a fait plus de 2700 morts depuis le début du mouvement à la mi-mars et selon l'OSDH, 15.000 personnes sont actuellement détenues.