Des hommes armés et masqués ont roué de coups le caricaturiste syrien Ali Ferzat, lui brisant les deux mains en guise d'avertissement, a rapporté un membre de sa famille. Un militant des droits de l'Homme avait annoncé un peu plus tôt que le dessinateur avait été hospitalisé après une agression.

Dans une de ses caricatures récentes, Ali Ferzat avait représenté le président syrien Bachar el-Assad en train de faire de l'auto-stop avec un colonel Kadhafi en fuite.

Ali Farzat a été extrait de sa voiture jeudi matin à Damas, violemment battu, puis laissé blessé sur le bord d'une route, avait rapporté Omar Idilbi, porte-parole des Comités locaux de coordination. Ce sont des passants qui l'ont trouvé et qui l'ont conduit à l'hôpital.

Un parent d'Ali Ferzat a précisé que le dessinateur de 60 ans avait été extrait de sa voiture avant l'aube. Ses agresseurs, armés, lui ont brisé les mains, lui disant que ce n'était «qu'un avertissement» pour qu'il arrête de dessiner. Ils l'ont ensuite jeté sur le bord d'une route, la tête recouverte d'un sac, a ajouté ce membre de la famille.

Il a requis l'anonymat. «Nos vies sont en danger», a-t-il souligné.

Les États-Unis condamne l'attaque «écoeurante et déplorable»

«C'est un dessinateur, et ils ont brisé ses mains de la façon la plus dégoûtante et déplorable pour faire passer un message», a réagi Victoria Nuland, la porte-parole du département d'État.

Mme Nuland a aussi cité les noms de «Walid Al-Bouni, Nawaf Bachir, George Sabra, Mohammed Galiyoun, Abdullah al-Khalil», «des militants parmi les plus modérés, qui sont opposés à la violence et qu'ils ont enfermés».

«Ces atteintes aux droits de l'homme nous inquiètent», a souligné la porte-parole.

Les États-Unis demandent le départ du président syrien Bachar al-Assad, et viennent de renforcer les sanctions économiques contre son régime.