Les forces de sécurité syriennes ont arrêté samedi soir Walid al-Bounni, l'un des opposants les plus en vue à Damas, et ses deux fils, à son domicile dans la banlieue de Damas, a annoncé le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

«Les services de sécurité syriens ont arrêté samedi soir l'opposant et ancien prisonnier politique Walid al-Bounni», a déclaré M. Abdel Rahmane à l'AFP, ajoutant que les fils de M. Bounni, Moayed et Ayad, avaient également été interpellés.

Médecin de formation et âgé de 47 ans, M. Bounni avait été l'un des animateurs du «printemps de Damas», période de débats et d'espoir de libéralisation qui a suivi l'arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad en 2000, avant d'être arrêté une première fois pour cela en 2001.

En 2005, il avait été l'un des signataires de la «Déclaration de Damas», un document dans lequel des partis d'oppositions laïcs syriens réclamaient un «changement démocratique radical». C'est un «militant, social, politique et des droits de l'Homme», a souligné M. Abdel Rahmane.

Arrêté et condamné à de nombreuses reprises, il avait été libéré la dernière fois en juin 2010. Mais depuis le début mi-mars de la révolte contre le régime, il s'est livré à des critiques virulentes contre le pouvoir.

Samedi soir, les services de sécurité ont aussi perquisitionné le domicile de quatre frères militants à Zarakeb, dans la province d'Idleb (nord-ouest).

«Hassan, Ayman, Anouar et Maan Khoutab ont été arrêtés alors qu'ils étaient autour de la table de l'iftar et ont été conduits vers une destination inconnue», a indiqué l'OSDH dans un communiqué, dénonçant «la poursuite des arrestations arbitraires» et réclamant «la libération immédiate de tous les prisonniers d'opinion».

Depuis le début le 15 mars de la contestation en Syrie, plus de 1600 civils ont été tués et au moins 12 000 arrêtés, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.