Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi les autorités syriennes à «cesser les tueries» qui continuent de se dérouler dans le pays où 23 civils ont été tués à Hama (nord) depuis mardi par les forces de sécurité.

«En Syrie, les tueries continuent. Elles doivent cesser», a exhorté M. Ban lors d'un point de presse à Genève, appelant Damas à autoriser l'entrée sur son territoire de la mission d'évaluation humanitaire de l'ONU ainsi que de celle mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

«Il est temps de voir des progrès là-bas. On ne peut pas continuer ainsi», a-t-il insisté.

Le régime de Bachar al-Assad réprime dans la violence le mouvement populaire de protestation entamé le 15 mars dans le pays qu'il dirige depuis 2000.

L'ONU réclame depuis plusieurs mois l'accès au territoire syrien afin d'évaluer la situation humanitaire sur place. Une mission a été également mandatée par le Conseil des droits de l'homme pour enquêter sur les violations présumées des droits de l'homme commises lors de la répression.

Cette enquête avait été demandée par le Conseil le 29 avril lors d'une session extraordinaire sur la Syrie.

Jusqu'à présent, les demandes de l'ONU sont restées lettre morte.

En revanche, le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé mercredi qu'il avait pu pénétrer fin juin à Deraa (sud) et Idleb (nord-ouest), villes parmi les plus touchées par les violences depuis le début du soulèvement populaire.

Les autorités syriennes tentaient jeudi de soumettre Hama, ville traditionnellement rebelle du nord de la Syrie, actuellement encerclée par l'armée.

Par ailleurs, l'armée avait continué à progresser mercredi dans la région de Jabal al-Zaouia, dans la province d'Idleb. Les soldats sont entrés à Kafar Oueid où des tirs intenses de mitrailleuses lourdes ont été entendus. À Kansafra, ils ont transformé une école en prison et y font des interrogatoires, a expliqué Rami Abdel Rahmane.

Amnesty International a dénoncé mercredi la répression des manifestations pour la démocratie. «Les crimes commis (...) s'apparentent à des crimes contre l'humanité car ils s'inscrivent visiblement dans le cadre d'une attaque systématique et de grande ampleur contre la population civile», a estimé l'ONG.

Un organisme pour le dialogue national, mis en place par le régime, a appelé des opposants et des intellectuels à des consultations le 10 juillet, pour débattre notamment d'amendements prévus de la Constitution et examiner un projet de loi sur le multipartisme.

Mais les Comités de Coordination locale, qui chapeautent les manifestants, y ont opposé une fin de non-recevoir.