Le nouveau premier ministre égyptien a promis dimanche dans un discours télévisé de faire de la sécurité la priorité de son gouvernement alors que les forces de l'ordre sont quasi quotidiennement attaquées depuis la destitution en juillet de l'islamiste Mohamed Morsi.

Ibrahim Mahlab et ses 31 ministres ont prêté serment samedi moins d'une semaine après la démission du gouvernement de Hazem el-Beblawi, parti sur fond de grogne sociale grandissante et d'attentats à répétition.

«La responsabilité est grande et les défis plus encore», a commencé par indiquer M. Mahlab, ancien cadre du parti de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire début 2011 après trente ans de pouvoir absolu. «Mais ensemble, nous allons amener le bateau Égypte sur la rive de la sécurité», a promis cet ingénieur d'une soixantaine d'années.

«La première priorité est d'imposer la sécurité, de combattre fermement le terrorisme avec tous les outils légaux, de faire revenir la stabilité et de sécuriser les rues pour protéger les Égyptiens, dans le respect des droits de l'Homme et de la démocratie», a-t-il insisté.

Depuis la destitution et l'arrestation le 3 juillet du seul président jamais élu démocratiquement d'Égypte, Mohamed Morsi, le plus peuplé des pays arabes est entré dans un engrenage de la violence. Les forces de l'ordre ont lancé une implacable répression des partisans du président destitué qui a fait en sept mois au moins 1400 morts selon Amnesty International et, en représailles, des groupes jihadistes mènent quasi quotidiennement des attaques meurtrières contre policiers et soldats.

Un attentat a récemment tué des touristes, portant un nouveau coup au tourisme déjà en berne, et grevant un peu plus une économie exsangue. Face à la crise économique endémique dans le pays, plusieurs secteurs professionnels sont actuellement en grève.

S'adressant aux grévistes à la fin de son discours, M. Mahlab les a appelés à «mettre fin à toute sorte de sit-in et de manifestation», exhortant à «travailler et produire» pour «construire le pays», promettant de prendre en compte leurs revendications et d'annoncer «des solutions urgentes (...) afin de garantir une vie digne au peuple égyptien».

Le gouvernement Mahlab devra conduire l'Égypte vers une élection présidentielle prévue au printemps pour laquelle le chef de l'armée, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la destitution de Morsi et actuel ministre de la Défense est donné favori.

Le maréchal Sissi n'a toutefois pas encore annoncé sa candidature. Pour briguer la présidence, il doit d'abord quitter ses fonctions au sein du gouvernement et prendre sa retraite de l'armée.