Trois personnes ont été tuées vendredi en Égypte dans des heurts lors de manifestations de partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi, tandis que la police a procédé à des dizaines d'arrestations dans les cortèges, selon des responsables de sécurité.

Selon un responsable de la police, un marchand ambulant a été abattu lors de heurts entre des partisans de M. Morsi et des civils à Alexandrie, sur la côte méditerranéenne.

La police a arrêté le tireur, identifié comme un membre des Frères musulmans, a-t-il ajouté.

Dans la ville de Suez, sur le canal du même nom, deux personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre pro-Morsi d'une part et des civils et les forces de l'ordre d'autre part, ont rapporté des sources médicales et de sécurité.

Comme presque chaque jour et plus particulièrement le vendredi, les islamistes avaient appelé à des manifestations dans plusieurs villes pour réclamer le retour de M. Morsi, premier président démocratiquement élu d'Égypte destitué par l'armée le 3 juillet 2013 après des manifestations monstres réclamant son départ.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé dans un communiqué que la police avait arrêté 169 personnes à travers le pays.

La télévision d'État a de son côté fait part d'un policier blessé dans des violences. Les rassemblements pro-Morsi dégénèrent régulièrement en heurts entre manifestants d'un côté et des policiers et des civils de l'autre.

Le 3 janvier, au moins 17 personnes avaient été tuées et plus d'une centaine d'autres arrêtées, alors que la police resserrait encore son étau sur les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, à l'origine des manifestations.

La confrérie a été désignée en décembre «organisation terroriste». Depuis, les centaines de milliers de Frères musulmans risquent jusqu'à cinq ans de prison s'ils manifestent ou sont découverts en possession d'écrits ou d'enregistrements de la confrérie.

Et leurs dirigeants, dont la plupart sont actuellement jugés pour plusieurs chefs d'accusation, risquent la peine capitale.

Jeudi, 113 pro-Morsi ont été condamnés à des peines allant jusqu'à trois ans de prison pour participation à une manifestation interdite et violences, en vertu d'une récente loi controversée qui interdit tout rassemblement n'ayant pas obtenu l'aval du ministère de l'Intérieur.