Des heurts ont éclaté vendredi en marge de manifestations de partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée, faisant plusieurs blessés à travers l'Égypte, selon les médias officiels et des témoins.

Un journaliste de l'AFP a vu des chars et des blindés de l'armée et de la police bloquer une artère du quartier de Dokki, dans le centre du Caire, où des affrontements avaient éclaté en marge d'un cortège.

Un résident, Hussein al-Guendi, a affirmé à l'AFP que ces heurts avaient débuté après le départ d'une marche pro-Morsi à l'issue de la prière musulmane hebdomadaire. Il a ajouté avoir vu deux blessés.

À Suez, sur le canal du même nom, six personnes ont été blessées dans des heurts entre partisans et opposants de l'ex-chef de l'État, selon l'agence officielle Mena.

Dans la grande ville côtière du Nord, Alexandrie, l'agence a affirmé que pro et anti-Morsi avaient échangé des jets de pierres, ajoutant que 30 personnes avaient été arrêtées.

Mena fait également état de heurts similaires dans la province d'el-Beheira, dans le delta du Nil.

L'Alliance anti-Coup d'État, coalition pro-Morsi chapeautée par les Frères musulmans, la confrérie du président déchu, avait appelé à lancer vendredi une semaine de manifestations pour réclamer son retour au pouvoir.

Les islamistes affirment que l'armée a mené un «coup d'État» en renversant M. Morsi le 3 juillet, après des manifestations monstres réclamant son départ alors que le gouvernement installé par les militaires a juré d'éradiquer le «terrorisme» qu'il attribue aux partisans de M. Morsi, toujours détenu au secret.

Les pro-Morsi peinent cependant à mobiliser et leurs cortèges se réduisent chaque semaine un peu plus du fait de la répression et de l'arrestation de la quasi-totalité de leurs dirigeants.

Cette nouvelle journée de mobilisation intervient alors que les forces de l'ordre poursuivent pour le deuxième jour consécutif une opération à Kerdassa, fief islamiste proche du Caire théâtre la veille de combats.

Lundi déjà, l'armée avait repris sans faire de victimes le contrôle de Delga, une ville de 120 000 habitants dans le centre de l'Égypte, tenue depuis un mois par des pro-Morsi que les autorités accusaient d'avoir brûlé des églises.