Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a rencontré dimanche le président égyptien Mohammed Morsi, mettant un terme à sa visite dans le pays profondément divisé en lançant de nouveau un appel à l'unité et à la réforme.

Un jour après avoir prévenu les politiciens égyptiens qu'ils devaient surmonter leurs différences afin de remettre l'économie du pays sur les rails et maintenir son leadership au Moyen-Orient, M. Kerry a tenu des propos similaires à M. Morsi, au ministre de la Défense et au chef du service de renseignements.

Selon les représentants du gouvernement américain, la rencontre du secrétaire d'État avec le président égyptien s'est amorcée juste après midi au Caire.

Les États-Unis craignent que l'instabilité en Égypte ne finisse par avoir de graves répercussions dans une région déjà ébranlée par plusieurs soulèvements.

Les représentants ont indiqué que John Kerry avait l'intention d'aborder avec Mohammed Morsi et les hauts responsables de la sécurité le rôle majeur joué par le pays sur le plan régional ainsi que l'importance de maintenir l'accord de paix avec Israël, de sévir contre la contrebande d'armes à l'intention des extrémistes de la bande de Gaza, de ramener l'ordre dans la péninsule du Sinaï et de continuer à exercer une influence positive par rapport au conflit en Syrie.

Ils ont ajouté qu'à l'approche des élections parlementaires égyptiennes, l'appel à l'harmonie de M. Kerry était tout aussi crucial.

Les opposants de centre-gauche et laïcs de M. Morsi et des Frères musulmans ont annoncé qu'ils boycotteraient le scrutin et les violents affrontements entre manifestants et policiers ont créé un sentiment d'insécurité, minant les efforts de l'Égypte pour obtenir de l'aide internationale.

Lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et des membres de l'opposition samedi, le secrétaire d'État américain avait soutenu qu'il était urgent que les politiciens égyptiens s'entendent sur les réformes à mettre en place afin de recevoir un prêt de 4,8 milliards $ de la part du Fonds monétaire international (FMI).

Cet accord avec le FMI permettrait aussi à l'Égypte d'avoir accès à l'aide substantielle promise par le président Barack Obama l'an dernier.

L'impact du message de John Kerry semblait toutefois ne pas avoir convaincu l'opposition égyptienne puisque seulement six des 11 personnes invitées par l'ambassade américaine se sont présentées au rendez-vous. Sur ces six, trois ont précisé avoir toujours l'intention de boycotter les élections.

Après sa rencontre avec Mohammed Morsi dimanche, M. Kerry visitera l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, dernières étapes de son premier périple à l'étranger en tant que secrétaire d'État qui l'aura mené dans un total de neufs pays en Europe et au Moyen-Orient. Il devrait être de retour à Washington mercredi.