Le président égyptien déchu Hosni Moubarak,  84 ans, transféré jeudi de sa prison à un hôpital militaire, souffre d'un épanchement pulmonaire et de côtes fracturées, selon l'agence officielle Mena.

Le procureur général a ordonné jeudi le transfert de M. Moubarak, condamné en juin à perpétuité pour la répression du soulèvement populaire contre son régime qui a fait quelque 850 morts, vers un hôpital militaire en raison d'une détérioration de son état de santé, selon une source du bureau du procureur.

Des radiographies ont montré que M. Moubarak avait des côtes fracturées suite à une chute dans la douche le 15 décembre et qu'il souffrait d'une accumulation de liquides dans les membranes autour des poumons, a indiqué jeudi soir l'agence Mena, citant un rapport médical fait à la demande du procureur.

M. Moubarak avait déjà été brièvement hospitalisé le 19 décembre pour subir un scanneur du crâne après sa chute. Le bureau du procureur a assuré que l'ancien président retournerait à la prison de Tora, dans la banlieue sud du Caire, une fois les traitements nécessaires terminés.

La santé de M. Moubarak, un tabou sous sa présidence, est sujette à de nombreuses spéculations et informations contradictoires depuis sa démission sous la pression d'une révolte populaire en février 2011.

Tout au long de son procès, il avait comparu allongé sur une civière, enfermé dans un box grillagé, loin de l'image de dirigeant courtisé sur la scène internationale et redouté à domicile, qu'il avait été autrefois.

Quelques semaines après sa condamnation en juin et son transfert à la prison de Tora, il avait été victime d'une attaque cérébrale, et le 19 juin, l'agence officielle Mena avait annoncé qu'il était «cliniquement mort». Des sources médicales ont alors assuré qu'il était seulement dans le coma.

Des sources de sécurité ont fait état de dépression aiguë, de difficultés respiratoires et d'hypertension.

En mars 2010, alors qu'il était encore en exercice, il avait été hospitalisé en Allemagne pour une ablation de la vésicule biliaire et le retrait d'un polype du duodénum.