Le ministre égyptien de l'Intérieur, Mansour Issaoui, a ordonné mardi que 54 officiers poursuivis pour des meurtres de manifestants soient affectés à des tâches administratives au ministère, ont annoncé des sources de sécurité.

Bien qu'en procès, les officiers ont été libérés sous caution et travaillent entre les audiences. D'autres accusés, en particulier l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, ont déjà été condamnés ou attendent en prison d'être jugés.

Mais le choix du ministre de ne pas suspendre les officiers mis en cause risque d'attiser la colère des manifestants, qui ont déjà critiqué le remaniement ministériel en cours en partie parce que M. Issaoui doit rester en poste.

Les manifestants exigent que les anciens responsables du régime et des policiers impliqués dans la mort de plus de 850 personnes pendant la révolte de janvier/février soient rapidement traduits en justice.

M. Issaoui a déjà renvoyé début juillet plusieurs centaines d'officiers, sur ordre du premier ministre Essam Charaf. Mais il assure que la loi ne lui permet de renvoyer que les colonels et les gradés de plus haut rang, pas les grades inférieurs tant qu'ils n'ont pas été jugés coupables.

Cette différenciation est due au fait que les officiers intermédiaires n'ont pas encore passé assez de temps dans la police pour prétendre à une retraite, selon des responsables de sécurité.

M. Charaf doit présenter bientôt un nouveau gouvernement profondément remanié dans l'espoir de calmer les manifestants qui campent depuis le 8 juillet sur l'emblématique place Tahrir au Caire pour dénoncer la lenteur des réformes après la chute du président Hosni Moubarak le 11 février.

Brièvement hospitalisé pour surmenage dans la nuit de lundi à mardi, le premier ministre a dû reporter mardi la formation de son gouvernement pour pouvoir se reposer.