Les bureaux de l'ONU au Yémen seront fermés jeudi à la demande des autorités locales qui évoquent un risque d'attentats, a indiqué mercredi à l'AFP un responsable onusien à Sanaa.

«Les fonctionnaires de la mission de l'ONU et des autres organes de l'organisation ont reçu l'ordre de ne pas se présenter jeudi à leurs bureaux», a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat.

Il a précisé qu'il s'agissait d'«une mesure préventive à la suite d'instructions des autorités de sécurité yéménites» qui recommandent de «limiter les déplacements et d'éviter certains endroits qui pourraient être la cible d'éventuels actes terroristes, notamment Hida», un quartier du sud de la capitale où se trouvent les bureaux de l'ONU.

Des médias arabes avaient auparavant indiqué que des ambassades étrangères seraient fermées jeudi à Sanaa en raison d'un risque d'attentats.

Mais un porte-parole gouvernemental, interrogé par l'AFP, a démenti ces informations, précisant que «des mesures de sécurité supplémentaires avaient été prises autour de certaines installations vitales et d'intérêts étrangers, dont les bureaux de Total», le groupe pétrolier français.

Il a cependant confirmé la fermeture jeudi de l'école américaine, située dans la banlieue nord-ouest de Sanaa.

Ces mesures interviennent alors que les forces de sécurité s'employaient à retrouver cinq voitures piégées, recherchées depuis lundi à Sanaa, après avoir désamorcé deux autres selon des sources policières.

De mêmes sources, on précise que la chasse aux voitures piégées a été lancée sur la base d'informations obtenues après une attaque meurtrière le 5 décembre contre le complexe du ministère de la Défense à Sanaa, revendiquée par Al-Qaïda.

Après cette attaque qui a fait 56 morts, les autorités ont renforcé les mesures de sécurité autour des bâtiments publics, des ambassades et des intérêts étrangers, notamment occidentaux.

Les assaillants, majoritairement des Saoudiens selon les autorités, avaient concentré leur attaque sur l'hôpital militaire de l'immense complexe abritant le ministère de la Défense, à l'entrée de la vieille ville de Sanaa.

En août, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et d'autres gouvernements occidentaux avaient fermé temporairement leurs ambassades au Yémen et dans une vingtaine d'autres pays à la suite d'une mise en garde de Washington face à une menace d'attentats d'Al-Qaïda.

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), basée au Yémen, est considérée par les États-Unis comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste dans le monde.