Le pacte de défense liant les États-Unis au petit royaume stratégique de Bahreïn, théâtre en mars d'une révolte populaire, a été prolongé au-delà d'octobre 2011, date à laquelle il arrivait à échéance, a-t-on appris vendredi auprès d'un responsable américain.

Sept mois après la fin de la guerre du Golfe, les deux pays avaient conclu le 28 octobre 1991 un pacte de défense de 10 ans, renouvelé en octobre 2001 pour la même période.

Selon le Washington Post, dès 2002, l'administration du président George W. Bush et le régime bahreïni ont prorogé secrètement l'accord de cinq ans, le portant jusqu'à 2016.

Interrogé par l'AFP, le Pentagone s'est refusé à confirmer ou infirmer l'information.

Mais selon un responsable américain s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, «en l'état, il est correct de dire qu'il perdurera au-delà de cette date» d'octobre 2011.

«Manifestement, c'est une situation très délicate là-bas en ce moment, on ne peut jamais savoir ce qui peut changer», a-t-il jugé.

Le pacte de défense prévoit un accès américain aux bases aériennes de Bahreïn et le prépositionnement de matériel militaire américain. Il prévoit également des consultations en cas de crise pour la sécurité du pays et l'entraînement par les États-Unis des forces bahreïnies, selon le Service de recherche du Congrès.

Stratégiquement situé en face de l'Iran, Bahreïn est considéré par Washington comme un «allié non-OTAN majeur». Le pays accueille depuis plusieurs décennies le siège de la Ve flotte américaine. Il  a été le théâtre en mars de manifestations menées par la majorité chiite qui réclame des réformes démocratiques à la dynastie sunnite des Khalifa.

Cette révolte populaire a été muselée avec l'aide de troupes du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le club des monarchies sunnites de la région, sur fond d'accusations d'ingérence visant l'Iran, pays majoritairement chiite comme Bahreïn.

La répression avait provoqué les critiques de Washington qui avait appelé à la négociation répondre aux «besoins légitimes du peuple».