Plusieurs centaines d'étudiants yéménites ont manifesté dimanche devant le campus de l'université de Sanaa sans être inquiétés par les partisans du pouvoir tenus à l'écart par la police, selon un correspondant de l'AFP.

Quelque 3000 étudiants ont scandé des slogans contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Une centaine de partisans du régime se tenaient à une centaine de mètres des manifestants, dont ils étaient séparés par des cordons de policiers.

Samedi, de violents heurts ont opposé étudiants à des partisans du régime à Sanaa, faisant de nombreux blessés. Des affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont également fait un mort et plusieurs blessés à Aden, la principale ville du sud du pays.

Dans la capitale, pendant six jours jusqu'à samedi, les partisans du régime armés de gourdins, de pierres et d'armes blanches, ont systématiquement attaqué les jeunes, notamment les étudiants, à chaque fois qu'ils manifestaient.

En outre, le président Saleh a ordonné aux forces de sécurité de protéger les journalistes et de leur permettre d'exercer librement leur métier, a rapporté dimanche l'agence officielle Saba.

Des dizaines de journalistes ont été attaqués au cours de la semaine écoulée à Sanaa, dont des correspondants de l'AFP et d'autres médias internationaux.

Samedi, des dizaines de journalistes avaient réclamé l'arrêt de ces agressions, et accusé le parti du président.

«Ces attaques sont délibérées et sont le fait du Congrès populaire général» (CPG, parti au pouvoir), avaient assuré dans un communiqué les journalistes, réunis au siège de leur syndicat à Sanaa.

«Le président Saleh est responsable de ces attaques», ont-ils dénoncé, appelant à «l'arrêt de ces agressions et au retrait des casseurs des rues de Sanaa».

Lundi, le correspondant de la chaîne BBC en arabe et son caméraman avaient été «délibérément» attaqués par des partisans du gouvernement, alors qu'ils couvraient des manifestations contre le président, selon le groupe britannique.