Le secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré samedi à Kinshasa que la Russie et les États-Unis étaient d'accord pour dire que la Syrie devait évacuer sans délai son stock restant d'armes chimiques.

Avec M. Lavrov, «nous avons ... discuté de l'évacuation en cours des armes chimiques de la Syrie et ... j'ai insisté sur le fait que nous devons voir l'évacuation des derniers 8% qui restent près de Damas», a déclaré le ministre des Affaires étrangères américain à un groupe de journalistes.

«Nous sommes convenus avec M. Lavrov de travailler sur un certain nombre de points pour essayer de voir s'il est possible d'accélérer le processus, et il est entendu entre nous que le gouvernement syrien ne peut pas retarder les choses», a encore dit M. Kerry après avoir eu son homologue russe au téléphone.

«Le régime de Damas doit agir immédiatement pour préparer l'enlèvement de ces armes chimiques restant et il faut que nous constations cette évacuation aussi vite que possible», a ajouté M. Kerry.

Washington et Moscou ont conclu en septembre 2013 un accord, approuvé par les Nations unies, portant sur la destruction des armes chimiques syriennes. La signature de cet accord avait écarté la perspective d'une intervention militaire américaine contre le régime en Syrie.

Celui-ci a été accusé d'avoir lancé une attaque chimique près de Damas ayant fait des centaines de morts en août 2013, mais il a toujours démenti être l'auteur de cette tuerie et en a accusé la rébellion.

Selon le programme initial de désarmement, Damas devait avoir évacué 700 tonnes d'agents chimiques de catégorie 1 et 500 tonnes d'agents de catégorie 2, pour le 31 décembre et le 5 février, respectivement.

Pour justifier le retard pris,  le gouvernement syrien argue du manque de sécurité dans le pays, en guerre depuis trois ans, mais les puissances occidentales accusent Damas de ralentir volontairement le processus.

Le plan de désarmement chimique de la Syrie prévoit que l'arsenal syrien soit détruit pour le 30 juin, principalement sur un navire spécialisé américain.

En tournée en Afrique, M. Kerry est arrivé samedi à Kinshasa, où il doit rencontrer dimanche le président congolais Joseph Kabila avant une ultime étape en Angola.