Au moins seize personnes ont été tuées et 38 blessées, en majorité des civils, mardi à Kandahar (sud de l'Afghanistan) dans l'explosion d'une camionnette piégée que les forces de l'ordre tentaient de désamorcer, selon un nouveau bilan des autorités et de sources hospitalières.

«Les derniers chiffres disponibles font état de seize morts et 38 blessés acheminés à l'hôpital. Mais nous avons encore des ambulances sur place, car il pourrait y avoir d'autres victimes sous les décombres», a indiqué à l'AFP le responsable de l'hôpital Mirwais de Kandahar.

L'explosion s'est produite à la mi-journée, autour de midi (3h30 à Montréal), dans le centre de la ville. Le groupe qui comptait utiliser la camionnette piégée ne s'est pas fait connaître.

Selon le chef de la police Mohammad Qasim Azad, contacté par l'AFP, «les forces de sécurité traquaient depuis le matin un véhicule pouvant être utilisé comme voiture-suicide: elles ont découvert une camionnette remplie d'explosifs, garée près d'un arrêt de bus».

«Le véhicule a explosé alors que les policiers essayaient de le désamorcer», a ajouté le responsable.

Le porte-parole du gouverneur provincial, Daud Ahmadi, a précisé que «les forces de sécurité agissant sur la foi d'un renseignement (...) la zone avait été évacuée» avant l'explosion, ce qui a limité le nombre de victimes.

Daud Ahmadi a par ailleurs affirmé à l'AFP qu'un «gros conteneur a été découvert à proximité du lieu de l'explosion, rempli d'explosifs, de RPG (lance-roquettes), de vestes-suicide et de munitions».

Pour lui, «les terroristes prévoyaient de conduire un énorme attentat vers la fin du ramadan, quand la ville est pleine de gens qui préparent les festivités de l'Eid... Heureusement, les forces de sécurité ont empêché ce désastre».

L'Afghanistan observe le ramadan depuis le 17 juin.

Vendredi soir, une triple explosion durant un match de cricket à Jalalabad (Est), revendiquée par le groupe État islamique, avait fait huit morts et 45 blessés.

Les talibans, très présents dans la région de Kandahar et le sud-est de l'Afghanistan, ont mis en garde lundi les habitants de Kaboul contre de nouveaux attentats visant des sites militaires. Ils ont affirmé vouloir éviter «qu'un seul civil innocent soit tué» dans la capitale, se targuant d'avoir déjà réduit le nombre de victimes civiles ailleurs dans le pays.