Deux membres présumés d'Al-Qaïda ont été tués vendredi par un drone dans le sud-est du Yémen, a affirmé un responsable gouvernemental au lendemain de la publication par l'ONU d'un communiqué dénonçant la mort de civils dans ce type d'attaques.

«Le drone a visé un véhicule dans lequel circulaient deux membres présumés d'Al-Qaïda, le détruisant complètement et tuant les deux hommes», a affirmé à l'AFP un responsable gouvernemental dans la province du Hadramout, sans être en mesure d'identifier les victimes dans l'immédiat.

Jeudi, des experts en droits de l'Homme de l'ONU ont fait part «de leur grave préoccupation au sujet des récents raids meurtriers de drones, qui auraient été menés par les forces américaines» au Yémen.

Selon le communiqué de l'ONU, 16 civils ont été tués et au moins autres 10 blessés dans des attaques de drones contre deux cortèges nuptiaux le 12 décembre.

Les victimes avaient été identifiées par erreur comme membres d'Al-Qaïda, selon l'ONU qui cite un responsable de sécurité yéménite.

Les États-Unis sont le seul pays à disposer de drones dans la région. Ces appareils ont été utilisés de façon particulièrement intense cette année pour soutenir la lutte des autorités de Sanaa contre Al-Qaïda, tuant des dizaines d'insurgés.

Suite à l'attaque du 12 décembre, le Parlement yéménite, dominé par les partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh et les islamistes du parti al-Islah, a voté une interdiction des attaques de drone.

Le Yémen, terre natale d'Oussama ben Laden, abrite aussi Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), considéré par les États-Unis comme l'émanation la plus dangereuse du réseau. Aqpa a ainsi revendiqué un spectaculaire assaut contre le ministère de la Défense à Sanaa ayant fait 56 morts le 5 décembre.

Dix morts dans des tirs d'obus de l'armée

Dix personnes, dont des enfants, ont été tuées vendredi lorsqu'un char de l'armée a tiré des obus sur une tente funéraire dressée dans une école dans le sud du pays, a indiqué une source médicale à l'AFP.

«Nous avons reçu dix corps, dont ceux d'enfants, et 15 blessés», a indiqué une source médicale. Des témoins ont affirmé qu'un char de l'armée posté dans le secteur avait tiré des obus sur cette tente à Sanah, à 300 km de la capitale Sanaa.

Un témoin a indiqué à l'AFP par téléphone que les soldats avaient tiré de nouveaux obus «lorsque nous tentions de secourir des blessés», précisant que «des blessés se trouvent toujours à l'intérieur de la tente».

La tente avait été installée par le Mouvement sudiste, qui réclame la sécession de cette partie du pays qui était un État indépendant avant 1990, pour les funérailles d'un homme tué lors de combats avec les forces de l'ordre lundi.

Les accrochages, qui avaient également fait deux morts dans les rangs de la police, avaient démarré lorsque des activistes sudistes ont tenté d'entrer de force à l'intérieur du siège de la province de Daleh pour y hisser le drapeau de l'ancien Yémen du Sud.

Le sud du Yémen est secoué par des violences depuis plusieurs jours, avec un regain des revendications autonomistes sudistes et des protestations de tribus à la suite de la mort de l'un des leurs début décembre dans un accrochage avec l'armée.