Un tribunal koweïtien a acquitté lundi 70 activistes, dont d'anciens députés, qui étaient poursuivis pour avoir attaqué le siège du Parlement il y a deux ans.

«Tous les prévenus ont été déclarés non coupables», a annoncé le juge Hicham Abdallah en rendant sa décision.

Ces militants étaient accusés d'avoir attaqué un bâtiment public, agressé des policiers, refusé d'obtempérer aux ordres des forces de sécurité et commis des dégradations d'un bien public.

Le 16 novembre 2011, des centaines d'opposants étaient entrés de force au siège du Parlement après une manifestation réclamant le départ du premier ministre d'alors, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad Al-Sabah, accusé de corruption.

Cheikh Nasser avait démissionné deux semaines plus tard et un nouveau gouvernement avait été formé avant la dissolution du Parlement par l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah.

Le verdict a été bien accueilli par les opposants qui s'en sont félicités sur les réseaux sociaux.

L'une des figures de l'opposition, l'ancien député Mousallam al-Barrak, a fêté le verdict avec ses partisans dans sa résidence, au sud-ouest de la capitale, en levant quatre doigts, le signe de ralliement au président islamiste égyptien déposé Mohamed Morsi.

«Dieu soit loué. Nous sommes très satisfaits», a déclaré à l'AFP Mohammed al-Humaïdi, qui dirige la Société koweïtienne des droits de l'homme, en saluant un verdict «crucial pour l'avenir du pays».

Pendant le procès qui a duré environ 20 mois, la défense s'est employée à prouver que les activistes n'avaient pas d'intention criminelle lorsqu'ils ont manifesté au Parlement, a-t-il rappelé.

«C'était une protestation contre la corruption du gouvernement», a-t-il insisté.

Au cours des deux dernières années, le Koweït a connu plusieurs mouvements de protestation contre le gouvernement, que certains experts estiment être inspirés en partie par le Printemps arabe.

Depuis 2006, les querelles sont cependant récurrentes entre le gouvernement et le Parlement. Elles ont conduit à la dissolution à six reprises de la chambre des députés et la formation d'une dizaine de cabinets.