Au moins vingt personnes ont péri dans des raids aériens menés dans la nuit de vendredi à samedi par l'armée dans la province de Lattaquié, dans l'ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Au moins 20 personnes ont été tuées dans plusieurs raids aériens sur la ville de Salma, dans la (région du) Jabal Akrad», a déclaré à l'AFP le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane.

Selon lui, 10 d'entre elles seraient des civils. Plusieurs corps étaient en effet tellement abîmés qu'il était difficile dans l'immédiat de les identifier. Concernant les 10 autres morts, six sont des combattants rebelles syriens et quatre des insurgés étrangers.

«Le bilan des morts pourrait augmenter en raison du nombre de blessés, dont certains sont dans un état très critique», a ajouté M. Abdel Rahmane.

La province côtière de Lattaquié est le fief de la minorité alaouite, une branche du chiisme à laquelle appartient le président Bachar al-Assad.

Ces derniers jours, les rebelles se sont emparés de plusieurs villages alaouites dans Jabal Akrad, une région montagneuse dans le nord de cette province.

Mais le régime a réagi par la force, et des dizaines de rebelles et soldats ont péri dans de violents combats, selon l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de médecins sur le terrain.

À l'exception de quelques poches rebelles, la majorité de la province de Lattaquié demeure sous le contrôle de l'armée.

Dans la province d'Alep, dans le nord, douze personnes ont été tuées par les forces du régime lors d'un raid sur un village, selon l'OSDH.

L'ONG a fait état par ailleurs de combats entre armée et rebelles à Barzé et de bombardements nocturnes par les forces du régime à Joubar, deux banlieues au nord-est de Damas.

Selon l'ONU, plus de 100 000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début, en mars 2011, d'une révolte contre le régime, qui s'est depuis transformée en guerre civile. Aucune issue au conflit n'est en vue, tant sont profondes les divergences au sein de la communauté internationale.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a annoncé vendredi que la Russie, qui soutient Bachar al-Assad, et les États-Unis, qui veulent son départ, étaient d'accord sur la nécessité d'organiser «dès que possible» une conférence de paix sur la Syrie - sans cesse reportée depuis mai - à l'issue d'une rencontre avec son homologue américain John Kerry.