Une cellule démantelée samedi dernier en Égypte projetait des attentats suicide contre les ambassades de France et des États unis au Caire, selon l'enquête des services de sécurité, a indiqué mercredi l'agence de presse officielle MENA.

«Les accusés planifiaient des attentats suicide à la voiture piégée devant les ambassades de France et des États-Unis en Égypte», ajoute MENA.

La cellule planifiait un attentat contre l'ambassade française pour «protester contre l'intervention militaire de la France au Mali», selon l'enquête.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floreani, n'a pas souhaité commenter ces informations.

«Nous n'avons pas de commentaire à ce stade. Je rappelle que dans toute la région du Sahel et des pays arabes, nous avons demandé à nos ressortissants de faire preuve de vigilance et aux autorités locales de renforcer la surveillance de nos ambassades. C'est le cas  en Égypte», a-t-il ajouté.

MENA ne donne pas de précisions sur le projet d'attentat contre l'ambassade des États-Unis.

Les autorités égyptiennes ont annoncé samedi l'arrestation de trois membres d'une cellule liée à Al-Qaïda qui préparaient un attentat suicide contre une ambassade occidentale et d'autres cibles en Égypte.

Les suspects ont été arrêtés en possession d'explosifs destinés à une attaque imminente, avait déclaré samedi le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, lors  d'une conférence de presse au Caire sans préciser la nationalité des suspects ni l'ambassade visée.

L'agence officielle MENA avait, elle, précisé que les suspects étaient égyptiens.

Selon l'enquête des services de sécurité, les trois membres de la cellule arrêtés font partie des prisonniers qui avaient fui les centres de détention aux premiers jours de la révolte en janvier 2011 en Égypte.

Deux d'entre eux avaient été extradés d'Algérie et d'Iran en 2009 et emprisonnés en Égypte, ajoute-t-on de même source.

Un membre de la cellule était en contact avec une autre cellule démantelée au Caire en octobre dernier et dont les membres sont actuellement jugés en Égypte.

Les trois membres de la cellule auraient reconnu être en contact avec Al-Qaïda mais ils ont nié qu'ils planifiaient des attentats, selon les conclusions de l'enquête citées par MENA.

Le ministre de l'Intérieur avait affirmé samedi que les suspects étaient «sur le point» de lancer leur attaque contre une ambassade.

Il a donné les noms des trois hommes arrêtés, affirmant qu'ils avaient été interpellés en possession de 10 kg de produits chimiques explosifs et d'un ordinateur contenant des consignes sur la fabrication de bombes.

L'agence MENA avait alors indiqué que le parquet avait ordonné la détention pour interrogatoire pendant une période de 15 jours renouvelable de deux des suspects originaires d'Alexandrie (nord). Le troisième a été placé en résidence surveillée.

L'Égypte a connu une résurgence des attaques de groupes armés depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011, essentiellement dans la péninsule du Sinaï visant les forces de l'ordre, ou contre Israël.

En août 2012, des activistes islamistes avaient attaqué un poste militaire dans le Sinaï, tuant 16 soldats, avant de pénétrer en Israël où ils avaient été tués par une frappe d'hélicoptère.