L'opposition syrienne convoite le siège du président syrien Bachar al-Assad à l'ONU et va ouvrir des représentations à Washington et à New York, a indiqué mercredi son nouveau représentant aux États-Unis.

«Le régime (du président syrien) Assad a perdu sa légitimité, donc nous avons pour objectif de prendre son siège à l'ONU», a déclaré à l'AFP Najib Ghadbian, représentant de la Coalition nationale syrienne aux États-Unis, tout en reconnaissant qu'il s'agirait d'une «longue bataille politique et juridique».

«Nous comprenons qu'il s'agira d'un processus long et complexe, mais nous voulons commencer dès maintenant», a ajouté cet Américano-syrien, professeur de sciences politiques à l'université de l'Arkansas (sud des États-Unis).

«Il y a toujours la perspective que le régime pourrait s'effondrer et nous voulons être prêts pour cela», a-t-il affirmé.

M. Ghadbian a aussi indiqué, sans donner de date, que le chef de la Coalition, Ahmed Moaz al-Khatib, avait été invité par le gouvernement américain et pourrait rencontrer des hauts responsables à l'ONU, dont le secrétaire général Ban Ki-Moon.

L'opposition syrienne, qui a déjà des bureaux dans sept pays, dont le Royaume-uni, la France, le Qatar et la Turquie, va également ouvrir des bureaux de représentation à Washington la semaine prochaine puis à New York, une initiative soutenue par les États-Unis, a ajouté l'opposant.

«Nous sommes en pourparlers avec la Coalition nationale syrienne pour l'ouverture d'un bureau à Washington», a affirmé mercredi la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland. «Nous soutenons également l'ouverture d'un bureau à New York», a-t-elle ajouté.

Les États-Unis avaient reconnu en décembre la Coalition comme «représentante légitime du peuple syrien».

Le chef de la Coalition, Ahmed Moaz al-Khatib, s'est dit prêt la semaine dernière à entamer «des discussions directes avec des représentants du régime syrien au Caire, en Tunisie ou à Istanbul», tout en posant des conditions, dont la principale est la libération des «160.000 détenus» par le régime.

Le médiateur international en Syrie, Lakhdar Brahimi, a qualifié de «bien inspirée» cette proposition de dialogue sous conditions, dans un entretien au quotidien français La Croix, à paraître jeudi.

La guerre en Syrie, qui dure depuis 22 mois et a fait 60.000 morts, divise le Conseil de sécurité, où la Russie et la Chine ont bloqué trois propositions de résolutions occidentales pour faire pression sur Assad.

M. Ghadbian était à New York cette semaine pour rencontrer des diplomates occidentaux aux Nations unies et des agences d'aide humanitaire.

Les États-Unis ont invité mercredi les pays donateurs à honorer leurs promesses de verser 1,5 milliard de dollars d'aide à la Syrie, où 2,5 millions de personnes ont été déplacées, tandis que le nombre de réfugiés syriens dans les pays voisins pourrait atteindre --selon l'ONU-- 1,1 million d'ici juin.