L'auteur supposé du film anti-islam provocateur, qui a déclenché des violences à travers le monde musulman, a été brièvement conduit dans un commissariat américain tôt samedi matin pour être entendu à propos de sa liberté conditionnelle, a indiqué un responsable de la police.

Nakoula Besseley Nakoula a été «emmené en voiture» par les adjoints du shérif depuis son domicile de Cerritos (Californie), peu après minuit, afin d'être entendu, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police du comté de Los Angeles, Don Walker.

L'antenne locale de NBC News a indiqué que l'homme avait quitté son domicile vêtu d'un manteau, un chapeau, une écharpe et des lunettes.

Des responsables ont précisé que les agents fédéraux cherchaient à déterminer si Nakoula a violé ou non les conditions de sa liberté conditionnelle.

Mais selon M. Walker, l'audition de Nakoula n'a pas duré longtemps. «Il a quitté les lieux il y a un moment», a dit le porte-parole.

Aucun détail n'a été donné sur les conclusions de l'audition, s'il y en a eu, menée par l'agent fédéral.

En février 2009, Nakoula avait été mis en examen pour escroquerie bancaire. Le dossier d'inculpation l'accusait, lui et d'autres personnes, d'avoir obtenu frauduleusement les identités et les numéros de sécurité sociale de plusieurs clients auprès de filiales de Wells Fargo en Californie, et d'avoir retiré une somme de 860 dollars.

Étant donné la faible somme d'argent détourné, il avait été placé en liberté surveillée.

Nakoula a également purgé une peine d'un an de prison après avoir plaidé coupable pour possession de méthamphétamines et l'intention d'en produire, en 1997.

Nakoula avait accepté d'être entendu avant que les policiers n'arrivent à son domicile, et son départ pour le commissariat était «entièrement volontaire», a encore indiqué NBC News.

Le film, qui dépeint le prophète Mahomet comme un voyou aux pratiques déviantes, a offensé de nombreux musulmans et déclenché une vague de protestations anti-américaines, qui a fait plusieurs morts. Des représentations diplomatiques américaines, des écoles et des commerces ont également été pris pour cible au cours de manifestations.

Au moins six manifestants sont morts en Égypte, en Tunisie, au Liban et au Soudan vendredi, après que la police a défendu les représentations diplomatiques des États-Unis, face à des manifestants munis de pierres. Washington a également déployé des Marines pour protéger ses ambassades en Libye et au Yémen.

Jeudi, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a condamné ce film anti-islam, insistant sur le fait que le gouvernement américain n'avait rien avoir avec la vidéo.

«Pour nous, pour moi à titre personnel, cette vidéo est écoeurante et condamnable. Elle semble avoir un objectif profondément cynique : dénigrer une grande religion et provoquer la colère», a dénoncé Mme Clinton, appelant tous les gouvernements et leaders religieux à fixer des limites à la violence.