Le gouvernement canadien a exprimé jeudi sa déception après la décision de la Russie et de la Chine de mettre leur veto à l'ONU à une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions.

Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, s'est dit «déçu par la paralysie continue du Conseil de sécurité des Nations Unies».

Il s'agissait du troisième double veto russo-chinois aux tentatives de l'ONU de faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.

«C'est avec une profonde déception et un grand regret que le monde a vu aujourd'hui le Conseil de sécurité des Nations unies manquer encore une fois à ses obligations envers le peuple syrien», a déclaré M. Baird.

«Le Conseil de sécurité avait la possibilité de prendre enfin la bonne décision pour mettre en ouvre un plan assorti de sanctions contraignantes qui aurait envoyé un message clair à Assad et aux personnes qui l'appuient.»

«La Russie et la Chine, a-t-il poursuivi, ont plutôt opté pour le statu quo. Ces pays ont également choisi de fermer les yeux sur l'escalade de la violence. Ils ne sont pas intervenus au moment où le peuple syrien était le plus vulnérable».

La Russie et la Chine, alliés du régime syrien, «ont la responsabilité d'essayer de trouver une solution pour résoudre la crise», a insisté le ministre en souhaitant «une solution diplomatique à la violence».

Le rejet de la résolution remet en question la médiation de Kofi Annan et la mission des observateurs onusiens, au terme d'une journée où 248 personnes ont été tuées en Syrie, soit «le plus lourd bilan documenté depuis 16 mois», selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La révolte contre le régime du président Bachard Al-Assad s'est militarisée au fil des mois face à la répression brutale menée par les troupes gouvernementales et les violences ont fait en 16 mois plus de 17 000 morts, toujours d'après l'OSDH.